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AVANT-PROPOS
[…]
Le texte essaie de répondre à deux questions. Comment les pionnières voyaient-elles elles-mêmes leur vocation ? Et, peut-on voir se dégager de leur témoignage des « éléments de spiritualité »?
Le choix a été de les faire parler elles-mêmes le plus possible et d’essayer de donner la parole à plusieurs d’entre elles sur les divers sujets. Toutefois, même en gardant le souci de tenir compte de toutes, quelques-unes sont davantage citées, car le nombre de lettres est très différent de l’une à l’autre et certaines étaient moins douées pour s’exprimer par écrit.
[…]
Avant d’aborder cette étude et ces textes, il est important de se souvenir que les pionnières étaient des femmes de leur temps, influencées par les courants et la mentalité de leur époque, dans l’Eglise et dans le monde qui étaient les leurs. Certaines expressions de leurs lettres comme de leurs Règlements en portent le reflet… C’est la loi de l’incarnation, vraie pour elles comme pour nous.
Des études ont été faites et de bons commentaires ont été publiés qui peuvent permettre de mieux comprendre le contexte historique et humain de la France et de l’Océanie du XIXème siècle.
Enfin, il convient de souligner qu’il s’agit ici d’une présentation un peu globale de la vocation de nos pionnières et d’une première approche des « éléments de leur spiritualité ».
Beaucoup de points mériteraient d’être creusés davantage…
Puissent toutefois ces pages contribuer un peu à faire découvrir ce qu’a été la réponse aux appels de Dieu de ces femmes, pionnières et Océaniennes, qui nous ont ouvert la voie…
Extraits de
LA VOCATION DES PIONNIERES
aux origines des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie
Soeurs Missionnaires de la Société de Marie,
nous sommes les héritières des pionnières
inspirées par l’exemple
de Françoise Perroton
et des premières Océaniennes qui voulurent,
à leur exemple et avec elles,
donner leur vie au Seigneur
pour le service de la Mission.
Au départ, plus fort que tout
l’appel de Dieu pour la mission
concrétisé par les appels d’Océanie.
En réponse, un don sans calcul
confirmé dans le voeu d’obéissance,
la profession dans le Tiers Ordre de Marie,
la vie en communauté selon le règlement donné et reçu
« comme l’expression de la Sainte Volonté de Dieu » (Constitutions SMSM p. 11, 13)
Ces deux paragraphes du Prologue de nos Constitutions indiquent en quelque sorte le noyau originel où se cachent en germe les éléments essentiels de l’identité SMSM et d’une spiritualité vécue par nos pionnières dans leur réponse aux appels quotidiens.
[…]
UN MESSAGE D’ESPERANCE
Nos pionnières n’étaient pas des saintes comme on les imagine. C’était des femmes ordinaires, marquées par leur époque, avec ses grandeurs et ses limites… Leur départ pour l’Océanie s’inscrit dans le grand courant missionnaire du XIXème siècle. Elles ont partagé la ferveur, les convictions et les formes de dévotion de leurs contemporains. Comme leurs concitoyens, elles croyaient à la supériorité de la civilisation occidentale. L’oecuménisme n’était pas encore né et elles ont partagé aussi l’esprit de rivalité qui opposait entre eux les missionnaires de diverses confessions… Certains passages de leurs lettres demandent à être resitués dans leur contexte culturel et historique, si on ne veut pas faire de contresens. Mais ces scories ne peuvent masquer l’étonnante fécondité de leur vie.
Emerveillées pour le « don gratuit » de leur vocation, elles savaient qu’elles portaient leur trésor dans des « vases d’argile » (2 Co 4, 7). De leurs faiblesses, de leurs fautes et de leurs manques, elles avaient une conscience aiguë qui peut nous sembler parfois excessive. Mais elles n’oubliaient pas le trésor qui leur avait été confié et, humblement, mais avec détermination, cherchaient à le faire fructifier. Et l’Esprit Saint est capable de travailler avec de pauvres instruments. Parce qu’elles ont répondu à son appel par un « don sans calcul » (Prologue, p. 13), Dieu s’est servi d’elles. Avec audace et dans la foi, elles ont ouvert pour nous le chemin d’un service de la Mission.
Leurs épreuves et leurs difficultés nous parlent aussi parce qu’elles ne se sont pas laissé arrêter par elles. Elles avaient manqué de préparation… Mais, dès le départ, et en toutes circonstances, elles ont mis en Dieu leur force, comme l’écrivait S. Marie de la Miséricorde, du bateau qui l’emportait vers l’Océanie : « Je sais que je ne suis rien, que je ne puis rien par moi-même et, malgré cela, j’espère faire quelque chose : je compte sur la grâce de Dieu, le secours de vos prières ». Avec joie, elles ont cru à la protection spéciale de Marie pour elles.
Avec confiance, elles l’ont appelée à l’aide pour tenir dans la foi et grandir dans l’amour. Avec humilité et fidélité, elles ont essayé de vivre de son esprit.
Regarder vers nos pionnières nous ouvre à l’espérance.
A notre tour, par un « choix de faveur », nous avons reçu le don de la même vocation, missionnaire, mariste et religieuse.
A chacune de nous, à nous toutes ensemble, ce don est confié pour que nous lui fassions porter du fruit.
Aujourd’hui encore, Dieu nous appelle. Aujourd’hui encore, l’Esprit nous précède. Aujourd’hui encore, Marie nous accompagne sur ce chemin de foi (cf. Const. 2, 10, 16).
Etre fidèle, ce n’est pas répéter ou refaire,
c’est garder en son coeur l’élan primitif,
comme une source quotidienne d’audace,
pour répondre aux invitations de Dieu (Prologue, p. 11).
S. Marie Ancilla Grosperrin, smsm
26 mai 2005
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