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Sœur Marie Rose

Les pionnières | La vocation des pionnières

Jeanne-Marie Autin 1839-1912

Sister Marie RoseA 15 ans, Jeanne-Marie entra dans le TORM que l’Abbé Pierre-Antoine Richard avait fondé à Jonzieux, son village natal, en 1854. Elle en était l’une des quatre « fondatrices » et y fit profession en 1855. En entendant l’appel de Mgr Bataillon pour l’Océanie, elle se découvrit une seconde vocation : vivre sa vie religieuse mariste en mission, loin de son pays.

Le 24 octobre 1858, avec S. Marie Augustin et Marie de la Merci, elle partit de Bordeaux, après avoir renouvelé sa profession. Le P. Yardin la recommandait pour ses qualités de meneuse et son bon jugement, mais il prévenait qu’elle avait une instruction peu développée (cf. Yardin-Poupinel, 06.10.1858, NP I, 95). Malgré ces limites et le sentiment d’insuffisance qu’elle éprouvait, mêlés à une tendance à se décourager et à être un peu dépressive dans ses débuts, c’est extraordinaire de voir tout ce que Dieu a accompli à travers elle. D’abord à Wallis, surtout dans le soin des malades ; à Samoa, de 1864 à 1871, dans l’enseignement ; à Futuna, de 1871 à 1874, à la paroisse et auprès de S. Marie du Mont Carmel qu’elle entoura pendant ses dernières années ; enfin surtout, pendant 37 ans, à Wallis où elle mourut.

Avant de partir en Océanie, S. Marie Rose avait fait l’expérience d’une vie religieuse enracinée dans la Société de Marie, et elle désirait ardemment faire profession perpétuelle dans une congrégation religieuse reconnue. Elle fut profondément blessée le jour où Mgr Bataillon lui dit qu’ « elles n’étaient pas religieuses ». Elle aurait pu faire ses voeux en 1871, avec S. Marie de la Miséricorde, quand les Soeurs NDM arrivèrent à Samoa, mais elle refusa car elle n’avait pas fait un vrai noviciat. Dans ces conditions, elle ne pouvait pas non plus accepter S. Marie de la Miséricorde comme supérieure. Elles se connaissaient trop ! On l’envoya à Futuna mais, après la mort de S. Marie du Mont Carmel (août 1873), Mgr Bataillon décida qu’il n’y aurait plus de soeurs dans cette île.

En mai 1874 finalement, S. Marie Rose fit profession chez les NDM à Apia. De là, elle fut nommée de nouveau à Wallis avec trois autres NDM mais, en 1877, ayant appris les problèmes entre les NDM et la Société de Marie, elle ne renouvela pas ses voeux. S. Marie Rose n’avait pas fait beaucoup d’études mais elle avait un bon jugement et une sagesse innée. Elle continuait d’aspirer à une vie religieuse qui exprimerait le don total d’elle-même qu’elle avait fait à Dieu, dans l’esprit de Marie en qui elle avait une grande confiance. Cependant, ni chez les soeurs NDM ni chez les soeurs NDO, elle ne trouvait ce qui aurait correspondu avec ce qui lui semblait clairement être sa vocation. Elle attendit le retour de Mgr Lamaze qui, le 3 septembre 1881, reçut ses voeux perpétuels dans le TORM nouvellement fondé. Le 7 septembre, il confirma aussi le travail de formation qu’elle faisait auprès des jeunes filles de Wallis, en recevant comme novices sept de ses vingt-deux postulantes.

S. Marie Denyse, qui passa quelques années à Wallis (1893-1898), rendit hommage à l’oeuvre de pionnière qu’y réalisa S. Marie Rose : ce que celle-ci avait « semé dans les larmes » portait maintenant un fruit abondant, surtout dans le domaine de la formation. « En fait, c’est elle qui a formé nos premières soeurs. Si la Mère Marie Rose est un modèle de vaillance, d’énergie, malgré sa faible santé et ses 35 [en réalité 37] années d’épreuves et de luttes, notre bonne soeur est le dévouement même… » (Annales des Missions d’Océanie, p. 324). Les Wallisiens aussi surent reconnaître un pareil dévouement pendant tant et tant d’années : ils lui réservaient leur affection et leur estime.

Sister Marie Rose

Nous sommes toujours en bonne entent avec ma Soeur Marie de la Miséricorde, elle souffre continuelleme de ses grosses jeambes mais elle n’a point prit de puke de bien long temps, le bon Dieu l’a éprouvé d’une autre maniere vous le savez elle a eu bien de la peine en apprenant la mort de ses parents elle ma reellement dans ses circontances par sa résignation et soumission a la volonté de Dieu (Rose-Poupinel, 23.04.1869*).