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04/11/2024
Intentions SMSM, les besoins de l’Eglise, la congrégation et le monde
04/11/2024
Intentions de Prières du Saint Père
04/11/2024
Intentions SMSM, les besoins de l’Eglise, la congrégation et le monde
04/11/2024
Intentions de Prières du Saint Père
« Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi
Je t’honore et je t’aime »
Dieu a appelé Emma à la vie le 5 mars 1919, à Innisfail, Nord Queensland. Elle a grandi dans une famille de trois enfants : deux filles et un garçon. Seule sa sœur vit encore.
Emma a fait ses études primaires à Mount St Bernard’s Herberton et ses études secondaires à Stuartholme Brisbane.
Elle a répondu à l’appel de Dieu pour la vie religieuse et est entrée au postulat à Villa Maria, Hunters Hill, le 21 décembre 1944. La guerre faisait encore rage dans le Pacifique, y compris en Papouasie Nouvelle Guinée, à Bougainville et aux îles Salomon. Emma a certainement eu l’occasion de rencontrer quelques-unes des sœurs qui ont étaient évacuées de Bougainville et des îles Salomon.
Elle est entrée au noviciat de Heretaunga en Nouvelle Zélande, le 22 août 1945, où elle a pris le nom de Catherine. Elle a fait profession le 15 août 1947.
Après quelques mois de préparation à Sydney elle s’est embarquée pour Bougainville sur le Malaita en janvier 1948. Elle est arrivée au nord de l’île (Buka) en février. Elle a poursuivi sur un bateau de la mission, traversant la mer agitée de la côte ouest de Bougainville jusqu’à Torokina, où se trouvaient les bureaux administratifs après la guerre. Nos sœurs là-bas géraient la léproserie. Le voyage d’Emma ne s’est pas arrêté là ; elle a dû continuer sur ce bateau et contourner la pointe Sud de Bougainville jusqu’à Turiboiru à Buin pour y enseigner. Elle était la première smsm australienne à se rendre à Bougainville. Sur cette île se trouvaient des smsm américaines, françaises et allemandes.
Emma a vécu longtemps à Bougainville. Sa vie missionnaire comprenait des tâches nombreuses et variées aussi bien sur l’île de Bougainville que dans la congrégation. Pour honorer Emma et ce qu’elle a vécu, nous racontons son histoire. Celle-ci est la Bonne Nouvelle de Dieu pour nous et nous pouvons seulement nous émerveiller de ce que fut cette femme remarquable.
Elle a tout d’abord enseigné à l’école primaire de Turiboiru au sud de Bougainville, puis elle a eu de nombreuses activités et responsabilités dans l’éducation : directrice d’écoles, et responsable des écoles du secteur de Sovele et Moratona. Cette région de Bougainville est montagneuse et il y plusieurs grosses rivières à traverser. Afin d’aider les enseignants et les élèves, Emma a dû marcher dans ces montagnes et traverser ces rivières, étant donné que c’était la seule façon de visiter ces écoles dispersées dans les montagnes et les vallées.
La promotion de la femme a toujours était une préoccupation importante pour les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie Après la 2ème guerre mondiale l’Eglise catholique à Bougainville a établi de nombreuses écoles primaires pour éduquer la jeunesse et de nombreuses sœurs ont y enseigné. Les filles étaient désavantagées ne pouvant fréquenter l’école que durant trois où quatre ans, elles restaient ensuite à la maison pour aider les parents où se marier. Quelques sœurs virent le besoin d’une école spéciale pour les filles. L’idée a était discutée avec Mgr Wade qui a accepté de sponsoriser le projet.
En 1955, S. Lawrence (Rita Edge) et Emma arrivèrent à Asitavi. S. Rita Edge pris la responsabilité de l’école primaire et Emma celle de l’enseignement secondaire pour les filles. Mgr Wade bénit l’école le 26 février 1956 et donna de l’argent pour son fonctionnement.
Comme quelques filles voulaient être enseignantes on demanda à Emma de commencer un cours normal l’année suivante. Vingt-six filles se sont présentées pour suivre cette formation. Ce fut une année très difficile tant pour Emma que pour les élèves car il n’y avait que très peu de soutien financier ou moral. On manquait de tout, y compris de nourriture. Il n’y avait qu’une ébauche de programme tant pour le cours secondaire que pour le cours normal. Grâce au travail et à l’engagement d’Emma et de ses premières élèves ce fut un soulagement lorsque vingt-six filles et quelques sœurs de CSN (Congrégation des Sœurs de Nazareth de Bougainville) reçurent leurs diplômes à la fin de l’année.
On se souvient toujours de manière spéciale de S. Emma et de ses étudiantes. Elles ont eu le courage d’innover. Ce sont elles qui ont aidé au développement des meilleures écoles secondaires du pays et je suis fière d’être une de ces élèves éduquées et enseignées par les smsm à l’école secondaire d’Asitavi.
Personnellement, je connais trois des enseignantes et les sœurs C.S.N. qui faisaient parties de ce groupe. L’une d’elles, S. Veronica CSN est décédée depuis, était mon institutrice à l’école primaire de Hantoa. La tante des Sœurs Jeline et Marlene Giris, était une de ses élèves.
Le travail d’Emma et son amour pour l’éducation ont été reconnus par le gouvernement et le peuple de Papouasie Nouvelle Guinée lorsqu’on l’a décorée de la médaille de l’Indépendance en 1986.
Emma était une personne très douée. Elle pouvait faire tout ce qu’il y avait à faire. Elle était certainement une vraie pionnière.
- Elle a été supérieure de différentes communautés à Bougainville.
- Responsable de Secteur (Régionale) de Bougainville en 1972 – renommée pour une année en 1975.
- Conseillère provinciale de 1964 à 1968. Durant ce temps, Emma a enseigné à Deer Park (Melbourne).
- Responsable de l’administration et de la restauration à l’hôpital de Killara en 1977.
- Enseignante au Centre Ministry School à Mabiri, de 1979 à mi-1981.
- Elle commença l’éducation à distance pour les garçons à Mabiri, spécialement pour ceux qui n’avaient pas la possibilité d’aller à l’école secondaire. L’un d’eux est maintenant le nouveau Directeur du Centre Ministry School à Mabiri en remplacement de S. Kathleen Mercovich. Il a étudié la théologie à Rome.
- Responsable des finances et coordinatrice du Centre Apostolique de Tubiana.
- Elle a travaillé dans la catéchèse à Arawa et Panguna, ce qui signifie qu’elle a dû voyager par bus jusqu’aux montagnes de Panguna, où était la compagnie minière.
- Elle a enseigné à temps partiel au Renbo Senta à Korimira, centre que le Père Herman Woëste, sm, a ouvert pour la réhabilitation des garçons qui avaient eu des ennuis avec la justice en Papouasie Nouvelle Guinée et qu’on appelait « raskols ».
- En 1991, à Flemington, elle faisait des visites à l’hôpital et elle enseignait l’anglais aux réfugiés.
- En 1993, à Marist Villa, Killara, elle a continué à enseigner l’anglais aux réfugiés.
- Lorsqu’elle vivait à Kedron, Brisbane, en 1997, avec S. Claire O’Brien, Emma a fait de nombreuses visites aux familles; elle a pris soin d’un enfant quand les parents étaient au travail. Ceux-ci avec leur fille sont venus de Brisbane pour les funérailles d’Emma. Elle participait à un groupe de prière et se réunissait avec les gens chez eux pour partager la Parole et prier. J’ai moi-même participé à une de ces réunions avec Emma et les femmes quand je l’ai visitée en 1997.
- Après Brisbane Emma est allée à Sydney et a vécu en communauté durant quelques années avant d’entrer dans le foyer « Marion Court » à Strathfield.
Qu’elle femme étonnante ! Sa vie est comme un arc-en-ciel et chaque couleur nous dit quelque chose d’elle :
Jaune - son engagement dans tout ce qu’elle a fait.
Bleu - sa compassion. Emma était forte et un peu rude. Cependant au fond d’elle-même c’était une personne gentille et compatissante qui a touché les coeurs de beaucoup de gens. Après 45 ans de vie religieuse, Emma a appris et pratiqué l’art du Tai Chi et étudié sa philosophie.
Rouge – sa passion. Elle avait la passion pour l’éducation pour permettre aux autres d’apprendre et de faire quelque chose pour eux-mêmes. Elle était habile en tout ce qu’elle faisait. Elle avait la passion d’aider les désavantagés et les pauvres et ceux-ci se sentaient accueillis par elle. Beaucoup de gens à Bougainville aimaient Emma et la respectaient pour ce qu’elle était. Elle avait en elle un profond sens d’innocence et n’avait aucune intention de blesser.
Vert – son amour de la vie. Elle l’a vécue pleinement non seulement en aidant les autres mais aussi en étant vraie avec elle-même : disposée à mieux se connaître et à découvrir ses dons.
Violet – Emma avait une soif profonde de Dieu. En 1969, elle a suivi des études par correspondance sur la Foi et la Révélation. C’était un moment où elle commençait à remettre sa Foi en question. Dans sa réflexion sur les Béatitudes, Emma a écrit qu’elle a toujours pris le temps pour la lecture et l’étude. En 1978, elle a reçu un diplôme de spiritualité pour leadership au Centre de Spiritualité de Randwick.
Indigo – Guérison et transformation : les notes d’Emma sur les Béatitudes expriment à la perfection comment elle a été touchée par Dieu. Au sujet d’une des Béatitudes elle écrit, « je devins plus profondément consciente de mon besoin de Dieu à travers une série de détachements et de morts – détachement de ma propre sécurité, de mes illusions, et de mes propres plans et idéaux. Je devins consciente du fait que je ne pouvais pas être mon propre Messie, mais, qu’en me vidant de mon moi, je pouvais faire de la place en moi pour Dieu. »
Orange – l’enthousiasme – On a rarement vu Emma sautiller d’enthousiasme. Rien n’était dramatique pour elle. Elle faisait sans hésiter ce qu’elle avait à faire. Cela lui semblait tout naturel. Mais comme Emma prenait de l’âge, en pouvait voir davantage cet enthousiasme dans le scintillement de ses yeux quand elle montrait un tableau qu’elle avait peint ou par son visage souriant quand elle parlait de ce qu’elle avait fait ou apprécié durant la journée. Avec les années, elle a appris à partager ses joies et à se réjouir en tout ce qu’elle faisait.
Emma avait la chance d’avoir une très bonne santé jusqu’à ce qu’elle ait un accident de voiture à Bougainville, en décembre 1989. Elle est l’unique patiente entrant à l’hôpital
Westmead avec une fracture du cou, environ un mois après l’accident. En décembre 2007, elle a subi une opération chirurgicale pour une tumeur bénigne au cerveau et, bien qu’elle s’en soit bien remise, Emma a eu très peur à ce moment-là.
En avril 2008, elle a été admise dans une unité de soins pour personnes âgées à St Joachim après une embolie pulmonaire, elle y est restée jusqu’à sa mort.
C’est un privilège d’avoir connu Emma durant ses derniers mois. J’ai été vraiment touchée par sa simplicité et sa gentillesse sachant le genre de personne qu’elle avait été. Elle a été très bien soignée par le personnel de St Joachim et nos sœurs l’ont visitée chaque jour. Son état s’est graduellement détérioré et, le 11 juin, fête du Sacré-Coeur, le bien-aimé d’Emma « est venu sautant par-dessus les monts, bondissant par-dessus les collines » (Cantique des Cantique 2,8) pour l’appeler à la maison.
Prie pour nous, Emma, et merci d’avoir été pour nous, la Bonne Nouvelle de Dieu. Amen !
S. Louise Runne smsm
Traduction S. Renée Héraud, smsm