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Mary Gennaro Tither

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Décédée le 26/04/2010


« Dieu est lumière ; en lui, pas de ténèbres. » (1 Jn 1,5). Ce texte a été choisi comme première lecture pour les funérailles de S. M. Gennaro.


Margaret Mary Tither est née à Invercargill, dans l’extrême sud de la Nouvelle-Zélande. C’était l’aînée de 10 enfants. Dans la famille, on aimait raconter des histoires et chanter ; peut-être était-ce dû à un catholicisme fervent, car la religion tenait une grande place dans la famille. Son frère David était Rédemptoriste et travailla toute sa vie aux Philippines. Elle avait aussi une sœur Dominicaine, la plus jeune, et la seule présente aux funérailles.


Margaret entra au noviciat de Heretaunga, reçut le nom de Sœur Marie Gennaro, et fit profession le 11 février 1944. Elle fut envoyée aussitôt à Fidji, resta un peu à Makogai, le temps de trouver le poste qui lui conviendrait le mieux et partit à Loreto, à Ovalau, où elle enseigna et fut directrice de l’école. Pendant les 36 ans qu’elle passa à Fidji, elle ne quitta l’île que pour aller 2 ans à Rotuma (1952-1954) et un an à Loreto Hall, en Nouvelle-Zélande (1957-1958). Comme beaucoup d’smsm, elle fit sa formation professionnelle après avoir enseigné pendant des années, dans son cas, à Tunuloa, Wairiki, Sumi, et, plus tard à Suva et Naililili.


Sa vocation missionnaire était profonde, forte, et son engagement irrévocable. Elle aimait Fidji, les habitants, les enfants, la façon de vivre. Toute sa vie, elle a été une femme de relations. Elle était capable de s’adapter à tous les styles de vie, à la vie rurale de Fidji, par exemple, pour travailler dans les plantations, cultiver le riz, récolter le manioc et tout ça, en se débrouillant avec les inondations de la Province de Rewa. Elle était parfaitement à l’aise dans son rôle de directrice de l’école chinoise de Yat Sen à Suva, où les élèves étaient consciencieux et les parents très demandeurs, également à l’aise pour goûter le yum cha, manger du dim sim ou des wontons. A l’aise encore quand, à plus de 50 ans, elle reprit des études de linguistique et d’histoire du Pacifique à l’Université du Pacifique Sud.


Elle reçut la médaille spéciale créée par la Reine Elizabeth à l’occasion de l’indépendance de Fidji, le 10 octobre 1970, récompense qu’elle conservait comme un trésor.


Mais le Seigneur avait d’autres plans pour elle. En 1980, alors qu’elle étudiait à l’Institut de Pastorale d’Extrême Orient à Manille, elle contracta une grave infection dont elle ne se remit jamais complètement. A cause de cela, elle dut passer les 30 dernières années de sa vie en Nouvelle-Zélande.


Avec le temps, elle arriva à se réadapter à la vie en Nouvelle-Zélande, à un pays et à une Eglise qu’elle avait du mal à reconnaître après une absence de près de 40 ans. Peu à peu, elle fit partie de la scène néo-zélandaise, même si elle garda toujours vif son amour de Fidji et des Fidjiens.


S.M.Gennaro ne cessa jamais de s’investir dans des groupes divers : santé et artisanat, troisième âge, yoga… Elle créa le Coin des Poètes à la maison de retraite Ste Catherine où elle résida de 2005 jusqu’à sa mort. Ce n’est qu’une semaine avant sa mort qu’elle passa le relais en disant qu’il faudrait peut-être que quelqu’un d’autre se charge un jour du Coin des Poètes.


Gennaro donna jusqu’à son dernier souffle, et le souffle était quelque chose de précieux pour elle qui souffrait de problèmes respiratoires. Elle ne connaissait pas les demi-mesures. Elle vécut à fond sa vie religieuse mariste, savourant le bonheur de chaque instant qui lui était offert. La tête pleine d’histoires, toujours à l’affût des dernières nouvelles, elle aimait avoir des visites et, avec son petit poste de radio, elle se tenait au courant des besoins et des événements du monde. Elle présentait tout cela au Seigneur dans la prière : « Quand j’y pense, le bien peut surgir de tout, et de tous les événements de notre vie ». Elle en était venue à pouvoir dire : « Maintenant, quand je prie, c’est très simple :… « Jésus, j’ai confiance en vous ! » Sœur Gennaro avait même prévu ses funérailles : ce devait être un jour de bonheur, de fête pour la vie qu’elle avait eue ; il fallait des roses rouges et des cantiques bien précis ; comme célébrant, elle voulait un Rédemptoriste qui connaissait bien son frère, le Père David. On ne put pas répondre à ce dernier désir, le Père Humphrey ayant précédé Gennaro dans la vie éternelle, mais on peut être sûr qu’il faisait partie du « comité d’accueil » pour la recevoir au ciel.


Les messages que nous avons reçus au moment de sa mort parlent de source d’inspiration, d’exemple, d’encouragement, d’aide et d’amitiés qui durent. Ils parlent d’une enseignante toute donnée à ses élèves, qui voulait de la discipline, du travail et des résultats, mais qui savait se montrer tendre et compatissante quand l’un d’eux avait fait tout ce qu’il pouvait mais qu’il avait échoué. S. M. Gennaro disait souvent : « N’oubliez jamais ce que les autres ont fait de bien, voyez leurs réussites plutôt que leurs échecs. »


Etant donné la famille dans laquelle elle avait grandi ainsi que toutes les responsabilités qu’elle avait assumées, Gennaro avait appris à savoir comment faire avec les gens et les événements. Elle savait rester positive même quand ses idées ne passaient pas et elle était capable de surmonter rapidement sa déception. En communauté, elle était enthousiaste avait fini par accepter que l’énergie de ses sœurs ne soit pas toujours à la mesure de la sienne. La présence d’autres smsm à Ste Catherine comptait beaucoup pour elle et elle appréciait bien quand une novice en stage apostolique faisait partie des soignants.


Même si elle avait passé des mois à l’Hôpital d’Auckland, en 2009, elle retrouva le courage et la force de retourner à Ste Catherine où elle continua de s’intéresser à la vie mais elle réduisit ses engagements divers. La mort survint quand on ne l’attendait pas : S. Gennaro fit une hémorragie cérébrale le soir du 24 avril et cet accident la laissa inconsciente. C’est une sortie du monde qu’elle aurait aimée: mourir pendant le temps pascal, lors de la vigile de St Pierre Chanel, et, pour cette ancienne élève des Dominicaines, avoir sa messe d’enterrement le jour de la fête de Ste Catherine de Sienne.


Puisse-t-elle connaître la joie de la présence de Marie, dans la lumière de la vie nouvelle que le Seigneur lui a donnée.
S. Patricia Leamy, smsm

Traduction Sœur M. Pascale Germain