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Mary Cyprian Morris

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Décédée le 04/09/2009

Le 8 septembre, à la messe de funérailles, ce sont les noces de Cana qui ont été choisies comme évangile. Pour Sœur Mary Cyprian, la mère de Jésus était une femme d’action, douée de sens pratique et toujours attentive aux besoins des autres... Vraiment son modèle.

Joan Mary, fille unique de William et Elizabeth MORRIS, est née à Dunedin, le 22 novembre 1923. Plus tard, elle eut un petit frère John. Les enfants MORRIS ont tous deux répondu à une vocation au service de l’Eglise : John fut prêtre dans le diocèse de Dunedin jusqu’à sa mort subite en avril dernier, et Joan choisit d’être missionnaire dans des pays bien éloignés d’Otago. Sans aucun doute, devait-elle son esprit missionnaire aux Dominicaines chez qui elle fit ses études; c’est chez elles qu’elle apprit à s’intéresser au monde entier et qu’elle fut encouragée à ouvrir son cœur à l’universel. Pendant toute sa vie, elle écouta avidement la radio et scanna les journaux pour avoir les dernières nouvelles et de l’information.

Elle fit profession le 11 février 1939 à Heretaunga et poursuivit ses études pour être enseignante et obtenir un diplôme d’assistante sociale. Quand elle eut des recherches à faire en vue de sa thèse intitulée : Makogai – étude de la communauté d’une colonie de lépreux, elle passa plusieurs mois à Fidji dans la communauté des SMSM de Makogai.

En 1954, elle fut l’un des membres fondateurs du Service Social Catholique de Wellington. Elle y assura pendant neuf ans assistance individuelle et soutien psychologique. En outre, elle trouva des familles à de nombreux bébés en passe d’être adoptés. Elle encouragea d’autres femmes, spécialement des Maories, à s’occuper des détenues, et s’arrangea pour que parmi elles, les catholiques aient la possibilité d’avoir régulièrement l’Eucharistie. Elle collabora aussi aux projets de développement social avec les Pères Maristes dans la mission Maori du Taranaki et de la Baie Hawkes.

Cette femme à l’intelligence toujours en éveil et à l’esprit vif, avait compris que l’éducation est un aspect essentiel du travail social. Ce fut d’ailleurs le sujet de sa thèse. Elle y analysait le lien entre le passé scolaire des mères célibataires en Nouvelle-Zélande et leur réussite dans la vie..

En 1964, Sœur Mary Cyprian fut envoyée en mission au Collège Sainte Marie de Vaimoso, à Samoa, d’abord comme membre du corps professoral puis comme directrice. C’était une femme très énergique, pleine d’ambition et qui savait ce qu’elle voulait. Mais elle n’était pas du genre à supporter les imbéciles et ce n’était pas toujours facile de travailler avec elle ; certains de ses collaborateurs la trouvaient trop directive. Elle voulait le bien de ceux dont elle s’occupait et quelquefois la recherche de ce but la poussait à tordre quelque peu l’interprétation des lois. Féministe à sa manière, en avance sur son temps ; elle sut donner à ses élèves une éducation qui permit à plusieurs d’entre eux de devenir d’excellents leaders au niveau de leur famille, en politique ou en affaires.

Sœur Mary Cyprian quitta Samoa en 1974 pour aller au second noviciat à Boston. Mgr Dozier, de Memphis avait demandé une SMSM ayant l’expérience du travail social pour travailler dans son diocèse où le chômage touchait un tiers de la population noire et où les réfugiés affluaient du Vietnam alors en guerre. C’est Sœur Mary Cyprian qui fut choisie. Durant son temps de service au Secours Catholique de Memphis, elle aida beaucoup de réfugiés à s’installer et s’engagea dans de nombreuses actions de lutte contre la pauvreté.

De retour à Wellington, en 1976, elle travailla quelque temps au Conseil Missionnaire National, assurant le soutien et le suivi d’initiatives prises afin de susciter l’intérêt pour la mission dans des écoles et des paroisses de toute la Nouvelle-Zélande.

A soixante ans, cette intrépide missionnaire reprit des études pour préparer un master en éducation religieuse à l’université Fordham de New York. Puis elle partit aux les Iles Salomon où elle resta dix ans, dont huit au Centre Apostolique de Nazareth. Là, elle s’occupa du renouveau et de la promotion des catéchistes ainsi que de la préparation des jeunes se sentant appelés au sacerdoce ou à la vie religieuse. D’après le Directeur du centre, Sœur Mary Cyprian était très clairvoyante pour le discernement des vocations et leur accompagnement. En 1992-93, elle rejoignit la maison de Linnane, à Honiara et les SMSM profitèrent de ces dons qu’elle mit au service des filles qui pensaient à la vie religieuse.

En 1995, la voilà de retour à Wellington, avec la double charge de secrétaire de direction de la Conférence des Supérieurs Religieux d’Aotearoa Nouvelle-Zélande (CLCANZ ) et de responsable des recherches pour Crosslink, un journal presbytérien. C’est à cette époque qu’elle commença à écrire des recensions … activité qu’elle poursuivit même quand elle se trouva dans une maison de repos. Cet engagement œcuménique élargit le cercle de ses relations déjà bien ouvert grâce aux contacts réguliers qu’elle avait gardés avec les Congrégations religieuses de Nouvelle-Zélande.

Sœur Mary Cyprian assuma également des responsabilités dans la Congrégation .Elle passa six mois à Rome pour accomplir des tâches administratives au moment du Chapitre Général de 1971 ; elle fut membre de l’équipe de formation lors du renouveau de la famille mariste à Fribourg en 1983 et elle fut aussi deux fois conseillère provinciale.

Animée d’une véritable passion pour la mission de Dieu, elle était un reflet de l’amour de Dieu envers ceux que l’on méprise. Avec elle, il n’y avait pas de demi-mesure. Il fallait que la mission soit de qualité, sinon ça ne l’intéressait pas. Cette recherche de la qualité se manifestait aussi dans le choix de ses vêtements et de ses loisirs. Ce dut être pour elle un rude sacrifice de porter l’habit religieux ! Elle appréciait les fêtes, les conversations intéressantes, la bonne chère et le bon vin… Et elle avait un sens aigu de l’humour.

Il fallait absolument que Cyprian aide les autres et elle n’eut pas de mal à satisfaire ce besoin pendant sa vie active si féconde. Quand la situation changea et que ses forces diminuèrent, elle essaya d’accepter de bonne grâce l’aide dont elle avait besoin, d’abord, à partir de 2007, à la maison de repos des Joséphites, puis, au début de cette année, à l’hôpital du Village de retraités des Hauts de Selwyn.

A son jubilé d’or, il y a dix ans, son frère, le P. John Morris disait : « Bien que ce soit la célébration du jubilé de Cyprian, nous avons tous quelque chose à méditer. Quelles que soient les étapes importantes que nous ayons franchies durant le voyage de notre vie, nous pouvons tous nous arrêter, regarder en arrière, remercier le Seigneur et repartir. »

Sœur Mary Cyprian est maintenant repartie et nous remercions le Seigneur pour elle et pour tout ce qu’Il a fait par elle.

S. Patricia Leamy, smsm

Traduction: Province d’Eurafrique