Annette MENORET
Liste des sœurs décédées
Décédée le 01/11/2006
26 septembre 1929 - 1er novembre 2006
« Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. »
Ce passage de l’épître aux Romains 14, 7 et 8 tiré de la liturgie du 2 novembre a été lu pour les funérailles de S. Annette et correspondait bien à sa vie.
Sœur Annette MENORET (S. Marie Alain) est décédée le mercredi 1er novembre, jour de la Toussaint à l’hôpital Gaston Bourret de Nouméa où elle avait été hospitalisée cinq jours avant pour une crise d’épilepsie grave. Elle n’est pas sortie de son coma et pourtant il nous semblait qu’elle entendait les mots d’encouragement que nous lui disions.
Nous avons pu l’emmener dans la petite chapelle de Nazareth à Rivière Salée comme nous l’avions fait pour Sœur Marie Yves quelques jours avant et les sœurs sont venues la veiller et prier. Son visage après tant de souffrances était redevenu paisible et serein
Sœur Annette MENORET (Sœur Marie Alain) est née le 26 septembre 1929 à Notre Dame des Landes en Loire Atlantique dans une famille de 4 enfants. Elle était la seule fille. Après avoir fréquenté l’école catholique de Notre Dame des Landes, à 21 ans elle répond à l’appel du Seigneur. Elle entre chez les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie en 1950 et fait profession religieuse le 9 mars 1953
C’est à Lyon à l’Hôpital St Joseph qu’elle suit une formation professionnelle et obtient son diplôme d’Etat d’infirmière. Elle sera toute sa vie au service des malades.
Le 15 décembre 1956 elle s’embarque à Marseille pour l’Océanie. Comme la plupart des sœurs infirmières qui arrivaient, elle travaille d’abord à la Clinique Magnin à Nouméa. Puis au dispensaire de Bondé. C’est là qu’elle s’engage pour toujours dans la congrégation. Puis elle revient à la Clinique Magnin durant 6 ans.
En 1969 c’est le retour en France pour le renouveau du second noviciat. Elle restera 7 ans à Notre Dame à Ste Foy lès Lyon comme infirmière pour la communauté et à domicile dans les quartiers voisins où elle circulait avec sa 2 CV.
A son retour en Nouvelle Calédonie en 1976 elle fait partie de la communauté de Pierre Lenquette, quartier populaire de Nouméa où les sœurs vivent en appartement Ce sera ensuite un remplacement à Ouvéa dans les îles Loyauté. En 1982 elle est infirmière à l’hôpital Gaston Bourret. Ce sera son dernier poste . En 1983 elle est nommée dans la nouvelle communauté de Rivière Salée qui vient de s’ouvrir. C’est là que les épreuves de santé vont commencer pour elle. Le 2 juillet 1983 elle est victime d’un anévrisme cérébral ce qui l’oblige à être évacuée sur l’Australie pour une intervention et des soins. A son retour une longue période de rééducation lui est nécessaire. Malgré de grosses séquelles, elle a le courage de reprendre son travail à l’Hôpital où elle restera jusqu’à l’âge de la retraite en 1989.
Après un congé en France dans sa famille en 1990 elle retourne à Rivière Salée et en 1991 est au service des sœurs à St Louis à Notre Dame du Repos.
Mais les années passent et son handicap augmente. En 1994 elle est nommée à la Foa à la communauté des sœurs âgées. Elle continue la rééducation mais petit à petit elle ne peut se suffire à elle-même. Grande et dure épreuve quand on se souvient de son caractère indépendant mais souffrances qu’elle a endurées sans jamais se plaindre. Courageuse elle l’a été, gardant son sourire même dans les moments les plus douloureux. En 1998 elle revient à St Louis. Là elle continue à lire, à prier et tant qu’elle le peut rend service à l’aumônerie de l’Hôpital en agrafant les feuillets de prière distribués aux malades. Le père Rougeul sm lui en a toujours été reconnaissant. C’était sa manière à elle d’être encore au service des malades.
En janvier 2005 elle vient à la nouvelle communauté de Nazareth à Rivière Salée. Elle deviendra dépendante à 100% ne pouvant plus se déplacer qu’en chaise roulante. Elle ne s’intéresse plus à la lecture mais continue de prier. Elle fait preuve de patience acceptant son état sans un mot ni de révolte ni de dépit.
Durant la semaine Sainte 2006, les Petites Sœurs des Pauvres l’accueille à MA MAISON au Faubourg Blanchot. Là elle bénéficie des soins attentifs des sœurs et du personnel.
C’est là que le 27 octobre une crise d’épilepsie oblige à l’hospitaliser en neurologie où elle s’éteindra l’après midi du jour de la Toussaint
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Sa vie me rappelle le N° 24 des Constitutions :
« Dans l’épreuve, la maladie et la vieillesse,
autant que dans le succès, la santé
et l’activité, invitées à entrer dans le mystère pascal,
nous partageons la mission de la Congrégation . »
Merci Sœur Annette pour ta fidélité à ta vocation smsm, dans l’activité au service des malades comme dans la souffrance du handicap. Nous prions pour que ce mystère pascal que tu as vécu se transforme en joie éternelle.
Sœur Michèle Bernut smsm
Régionale