Sister Malia Lafaele Musulamu (Malia Vaiomanu Musulamu)

Liste des sœurs décédées

Décédée le 05/07/2023

Sœur Malia Lafaele Musulamu, Malia Vaiomanu, est née le 30 novembre 1940 à Alo, Futuna, et baptisée le même jour, dans une famille profondément chrétienne. Elle était l’aînée de 4 enfants, sœur de Antonin le pilier de Tene, décédé l’an dernier. Toute son enfance s’est passée entre Kolopélu où était la mission, son village et Poï où est mort St Pierre Chanel. Après quelques années à Sofala Wallis, afin de faire connaissance avec la vie religieuse, à l’âge de 21 ans elle décide de donner sa vie au Seigneur, et elle entre au postulat, puis au noviciat du Mont-Mou.

Le 8 septembre 1964 elle prononce ses premiers vœux. Durant 2 ans elle poursuit sa formation humaine entre cours ménager et soins aux malades. C’est ainsi que Sr Malia Lafaele peut seconder l’infirmière à Ouvéa d’abord, puis au dispensaire de Païta. Au contact des malades elle découvre sa vocation, le souci des malades remplira toute sa vie. En 1970, elle bénéficie d’une année de formation à Nouméa, puis elle est envoyée au dispensaire de Pouébo. Là elle connaît les difficultés de communication, d’éloignement… En 1972, le 8 septembre, elle prononce ses vœux perpétuels dans la Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie.

En 1976, elle a la chance de suivre une année d’études à la Commission du Pacifique Sud à Fidji. C’est aussi une ouverture sur un autre monde, une autre langue. Malia Lafaele reste marquée par ce passage à Suva, d’un esprit ouvert elle sait s’adapter à toute nouvelle situation. De 1977 à 1980 elle est au service des malades de Wallis au dispensaire de Mua, entrecoupé par la formation du Second Noviciat à Rome en 1979. Puis c’est le dispensaire de l’Ile des Pins (Nouvelle Calédonie) qui l’accueille durant 6 ans. Elle est heureuse de se donner tout entière chez les Kunies.

En 1988, à l’heure des événements que l’on connaît, elle est envoyée à Ouvéa. Au dispensaire, elle fait l’expérience des urgences, du soin des blessés, mais aussi de la peur. Courageuse elle fait confiance au Seigneur, comme dans toute sa vie, sa confiance en Dieu est la source de sa sérénité, de sa paix.

Ensuite Sr Malia Lafaele se retrouve à Wallis au dispensaire de Mua durant 6 ans. Elle est heureuse de servir ses compatriotes, malgré sa santé qui commence à se dégrader. En 1994 elle est opérée pour une prothèse de la hanche à Nouméa. Après un temps de repos à Rivière Salée, elle poursuit son travail d’infirmière au dispensaire de Hihifo Wallis, jusqu’en décembre 1999 où elle prend sa retraite d’infirmière. Pour elle il s’agit d’un changement d’activités : on la retrouve à la cuisine à Sofala, puis à la communauté de Poi Futuna, là elle continue à rendre service, à accueillir les pèlerins qui viennent sur le lieu du martyre de St Pierre Chanel et à se donner à l’artisanat local, son loisir préféré où elle excelle avec ses doigts de fée.

En 2005 Malia Lafaele retrouve l’hôpital de Nouméa pour une prothèse du genou. La rééducation l’aide à se rétablir, et la voilà de retour à Wallis, chez les sœurs âgées, comme supérieure de la communauté. Toujours disponible, elle n’a de cesse de rendre service à Wallis ou à Futuna. Elle est un élément solide dans la communauté, gardant l’esprit mariste bien vivant partout où elle passe. Elle ne fait pas de bruit, mais est bien présente à tout ce qui se passe autour d’elle.

Sa santé lui fait bien des misères. En 2020 elle est évacuée en urgence à Sydney, pour un pontage coronarien. A son retour d’Australie, elle connaît la quarantaine dûe au Covid 19 avant de se joindre à la communauté de Rivière Salée Cana. Puis c’est Nazareth qui l’accueille en 2020. A ce moment aussi elle décide de demander son transfert dans la Région Asie-Pacifique, afin de poursuivre son traitement médical, elle se sent bien suivie par les médecins de Nouvelle Calédonie.

Son séjour à Nazareth se partage alors entre les temps de prière et l’artisanat. Que de colliers elle a pu confectionner, avec tant de patience et d’amour, simplement pour avoir le plaisir d’offrir. Toujours avec le sourire, elle reste discrète dans la communauté malgré son caractère bien trempé. Jamais elle ne se plaint, elle accepte ses souffrances en silence. Le Seigneur vient la chercher le 5 juillet 2023. Qu’elle repose en paix auprès de Jésus et Marie.

« Toute proche du Seigneur, Marie, par sa prière, nous obtient la joie et la grâce de la fidélité. » (Const. n° 54)

Merci Malia Lafaele pour ce que tu as été à l’exemple de Marie.

S. Marie Ida smsm