Sœur M Eugenia GIACOMELLI

Liste des sœurs décédées

Décédée le 23/12/2022

Sœur M.Eugenia GIACOMELLI smsm (Luigia GIACOMELLI) 

Née:   11 janvier 1928              

Professe : 8 septembre 1949

Décédée :  23 décembre 2022       

« C'est toi qui as créé mes entrailles et qui m'as tissé dans le sein de ma mère.  Je te loue, car tu m'as fait comme un prodige; tes œuvres sont merveilleuses, tu me connais jusqu'aux profondeurs. Ps 138

Luigia GIACOMELLI est née à Bovegno (Bs) le 11 janvier 1928, troisième des douze enfants (5 frères et 7 sœurs) de Pietro GIACOMELLI et Domenica GATTA. Lorsqu'elle arrive au Postulat des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie, le 15 septembre 1946, Luigia est pleine de l'enthousiasme de ses 18 ans. Elle fait partie du premier groupe de postulantes à commencer la formation en Italie, à Bedizzole. Une nouvelle aventure commence, malgré toutes les incertitudes de l'immédiat après-guerre. Elles ont peu de moyens, mais elles sont joyeuses, comme en témoignent encore les photos de l'inauguration de la Maison. Luigia ne se décourage pas, même lorsque, sans qu’elle connaisse un mot de français, on lui demande quelques mois plus tard, d'aller poursuivre sa formation en France, comme novice, parce qu'on a besoin de quelqu'un qui sache traire les vaches. La maison du noviciat de Lyon ayant été temporairement réquisitionnée et les sœurs "déplacées" dans les montagnes. Luigia vient d'un milieu rural et a appris très tôt à travailler dur et à être responsable, puisqu'elle est l'aînée des filles. Oui, elle accepte de traire les vaches et le racontera plus tard avec une pointe d'humour. 

Le 8 septembre 1949, Luigia prononce ses premiers vœux et prend le nom de Sœur Marie Eugenia. Première mission : Wallis, au service des malades, à Sia. Elle n'a pas encore de formation d'infirmière, mais son amour pour la mission la rend disponible pour tout type de service. En 1956, on lui demande de retourner en Italie pour servir au postulat de Bedizzole, puis au noviciat. De 1959 à 1961, elle fait ses études d'infirmière professionnelle à Brescia et obtient son diplôme. En 1962, elle fait son second noviciat et part en mission en Océanie : Futuna, Wallis, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie. Et lorsqu'elle vient en Europe, pour un congé familial et une formation professionnelle, elle accepte de servir là où il y a des besoins, comme à Saint Victoret où elle est cuisinière pendant quelques mois en 1974. 

Bien que peu loquace, Sœur M. Eugenia était très appréciée par les gens. Elle

"communiquait avec ses yeux" et était sincère et directe, même au risque d'être "inconfortable" pour certains. Sa plus grande joie était d'avoir eu la grâce de consacrer cinquante-cinq ans de sa longue vie à la mission en Océanie et elle en était fière à juste titre. 

Sœur M. Eugenia était une femme de foi et de prière.  Comme le disent nos Constitutions, elle a su "tout en restant dans l'ombre ... unir l'audace apostolique à la présence discrète, dans la foi, la patience et la prière, et ... collaborer avec tous, selon l'Évangile, avec tant d'humilité, d'abnégation et de simplicité, qu'elle est toujours restée comme ignorée et cachée dans le monde" (cf. Const. 53). 

En 2008, à 80 ans, Sr M. Eugenia quitte définitivement l'Océanie pour servir les sœurs malades et âgées de Casa Immacolata, à Brescia, jusqu'en 2012. Puis, lentement, ses forces diminuent et une longue période de maladie commence pour elle. Malgré ses souffrances, elle ne se plaint jamais. Les collaboratrices de Casa Immacolata se souviennent surtout de son sourire et de sa classique question quotidienne : "Comment vas-tu ? Et ta famille ?"

Oui, parce que même dans sa maladie, Sœur M. Eugenia est restée discrète et a fait passer les intérêts des autres, des Sœurs, des collaborateurs, avant les siens. On la surprenait à prier en silence pour les besoins de la Congrégation et des personnes qui lui confiaient une intention.

Au cours des deux derniers mois de sa vie, la santé de Sœur M. Eugenia s’est détériorée au point qu’elle a dû être admise à l’hôpital où elle est décédée trois jours plus tard. 

Merci, Sœur M. Eugenia, pour ton témoignage de vie entièrement donnée au Seigneur comme Missionnaire, Mariste et Religieuse. Nous te saluons avec les paroles que sainte Claire d'Assise s'est adressées à elle-même, peu avant sa mort :

Va en sécurité, en paix, mon âme bénie,  car tu as une bonne escorte sur ton chemin !   Car Celui qui t'a créée, t'a rendue sainte et,  te regardant toujours comme une mère son petit enfant,  t'a aimée d'un tendre amour.

Amen !

Les Sœurs de Casa Immacolata - Brescia - Italie