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Sœur Marie Josèphe Batard

Liste des sœurs décédées

Décédée le 12/03/2022

Naissance :07 juin 1927

Profession : 09 mars 1959

Décédée : 12 mars 2022

Sœur Marie Josèphe est née le 7 juin 1927 de Joseph Batard et Marie Madeleine Dugast, à Maisdon-sur-Sèvres, Loire Atlantique, en France, dans une famille de 7 enfants, 2 garçons et 5 filles. Marie-Josèphe était la seconde de la famille. Vers l’âge de 8 ans, elle fut atteinte par une méningite très grave qui aurait dû l’emporter. La famille mit toute sa confiance en Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, canonisée 10 ans auparavant. C’est une relique de Ste Thérèse, donnée par des amis, qui a eu raison de sa maladie et qui l’a sauvée. Marie Josèphe a toujours gardé sur elle cette relique, à laquelle elle tenait beaucoup. Malheureusement elle l’a perdue au cours de ses pérégrinations dans les îles, mais sa confiance en Ste Thérèse ne s’est jamais perdue.

Famille chrétienne qui a donné deux de ses enfants à la vie consacrée : Denise puis Marie Josèphe, entrées toutes deux dans la Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie. C’est le 9 mars 1959 que Marie Josèphe fait sa première profession à Ste Foy-les-Lyon avec sept de ses compagnes. Institutrice d’abord dans son diocèse, elle le sera durant toute sa vie missionnaire pendant une année en Algérie puis au Vanuatu où elle est envoyée en 1961.

Seul le Seigneur connaît ce qu’a vécu Marie Josèphe dans ces îles des Nouvelles Hébrides durant 40 années, de 1961 à 2001. De Port-Vila à Baie-Barrier en passant par Vao, Wallarano, Montmartre, Jeanne d’Arc à Port-Vila, Mallicolo, Santo, Tanna, Fanafo… Marie Josèphe a donné toute son énergie et ses compétences dans les écoles primaires de ces îles comme enseignante, directrice d’école et supérieure de communauté. Sa formation pédagogique au CEFOREP (l’Ecole normale à Nouméa) en 1981 l’a aidée à être efficace auprès des enfants pour leur instruction mais surtout pour leur éducation chrétienne. Son tempérament de battante lui a permis de vaincre les difficultés d’une mer souvent déchaînée à Baie-Barrier comme des chemins « cascadeux » autour du volcan de Tanna pour rejoindre Imaki.

C’est à Baie-Barrier qu’elle s’est donnée totalement au Seigneur lors de sa profession perpétuelle le 9 mars 1965. Dotée d’une santé de fer, elle ne craignait pas de marcher durant des heures dans la montagne pour aller dans les villages, catéchiser des enfants, visiter un malade, une personne âgée… Avant même que le Pape François le demande, elle a connu la mission des périphéries, dans les endroits les plus isolés de ces îles.

En 1974, lors de son premier retour en France, il lui est demandé un service de communauté à Ste Foy. Plusieurs fois elle aura la joie de revoir sa famille en 1980, 1986, 1992 et 2006. Sœur Marie Josèphe était très unie à ses frères et sœurs, ses neveux et ses nièces. Encore aujourd’hui c’est une famille très fraternelle, qui communique beaucoup les uns avec les autres.

D’autres services ont été demandés à Sœur Marie Josèphe au Vanuatu. Elle a assuré l’intendance de l’internat St Michel à Santo pendant plusieurs années, de même que le service d’économe régionale en 1997 et la responsabilité de la Procure. Elle était toujours disponible et généreuse pour ce qu’on lui demandait, serviable et aimée des gens qu’elle côtoyait.

En 1997 le 29 juillet, pour l’anniversaire de l’indépendance du Vanuatu, elle a eu l’honneur de recevoir du Président de la République la médaille du mérite national du Vanuatu, avec les félicitations du Président lui-même. C’est une récompense dont elle ne parlera pas, tant elle était discrète, ne parlant que très peu d’elle-même.

En 2002, il y a tout juste 20 ans, Marie Josèphe se voit obligée de quitter le Vanautu, à son grand regret, à cause de sa vue défectueuse, de fait elle est atteinte de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Malgré les soins reçus en Calédonie, elle perd au moins 80% de sa vision. Elle est appelée à rendre service à La Foa, Mont-Mou accueil, île des Pins… Malgré son handicap, elle n’hésite pas à s’engager auprès du Secours Catholique à La Foa, ou à porter la communion à domicile auprès des personnes âgées.

En 2015 elle rejoint la communauté de Nazareth au Mont-Mou pour un temps de repos. Mais en octobre 2016 elle fait une chute dans sa chambre au cours de la nuit : fracture du bassin. Elle est hospitalisée à Nouméa, malheureusement il n’y a pas de solution et c’est le retour à Nazareth après 10 jours d’hôpital. Elle devient dépendante à 100%. Grosse souffrance psychologique, elle ne s’exprime plus et reste alitée. Avec les soins des infirmières, des kiné et des sœurs de la communauté, elle réussit à retrouver un peu de mobilité et retrouve une vie de communauté quasi normale.

Pourtant au fil des jours, on la voit régresser, elle ne voit presque plus, entend difficilement, va, avec une aide, du lit au fauteuil, de plus elle ne s’exprime que par quelques mots. Elle n’arrive plus à se nourrir. Le 12 janvier de cette année, elle fait un petit AVC, est hospitalisée un jour et une nuit, reçoit le sacrement des malades, puis revient à la maison. De ce jour elle ne quittera plus le lit, elle va vivre petit à petit le dépouillement complet. Durant deux mois, elle est à la merci du personnel soignant, acceptant cette dépendance sans jamais un mot de plainte ou de rejet. Les soins et attention affectueuse des auxiliaires de vie l’ont aidée à porter sa croix jusqu’au dernier jour. Que d’amour donné dans ce service humble et caché, mais tellement précieux. Cette dernière semaine nous ne la quittons plus, jour et nuit et notre prière se fait insistante pour que le Seigneur vienne la délivrer. Samedi soir, le 12 mars 2022, sa respiration s’est faite irrégulière, accompagnée de sa sœur Donatienne et de plusieurs sœurs, elle s’est endormie pour une vie meilleure bien méritée.

« Malades ou âgées, nous accueillons la paix, le réconfort et le pardon qu’il nous apporte dans le sacrement des malades, acceptant d’être associées à sa Passion avant d’entrer avec Lui dans la joie. » Const. n° 130

Merci Marie Josèphe pour ta vie toute donnée comme disciple missionnaire aux Nouvelles Hébrides, mais aussi pour le chemin de croix que tu as vécu à la suite du Christ, ici à Nazareth. Que ton exemple suscite des vocations au service de l’Eglise.

Sœur Marie Ida smsm