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Sœur Marie Noëlie
(Yvonne Thiossey)
Née le 30 décembre 1928 à Yaté - Nouvelle Calédonie
Profession religieuse SMSM le 8 septembre 1951 à Ste Foy-lès-Lyon
Décédée au Mont-Mou Nazareth, Nouvelle Calédonie
le 17 octobre 2020
Sœur Marie Noëlie… Centre Raoul Follereau ? Qu’y a t il de commun entre cette modeste petite sœur et le Centre pour malades hanséniens de Ducos ?
Le Père Jean-Paul Pouillet nous donne la réponse à cette question : « Dans la mémoire de l'aumônerie des hôpitaux de Nouméa, notre chère Sœur Noëllie est associée étroitement à l'histoire du Centre Raoul Follereau. En apprenant son décès, je revois comme si c'était hier la dernière messe célébrée à la chapelle Saint-Thomas, le 31 janvier 2016. La fermeture définitive du Centre fut une étape douloureuse pour elle, comme pour beaucoup. Une page de l'histoire qui se tournait...
Elle m'a alors donné le témoignage d'une femme en service jusque bout, dans la fidélité et l'humilité. L'aumônerie, et en particulier les malades et amis du Centre Raoul Follereau, lui doivent beaucoup. Avec vous toutes, je rends grâce à Dieu pour sa vie consacrée et son dévouement total. Qu'elle retrouve maintenant auprès du Seigneur le Père Rougeul ainsi que celles et ceux qu'elle a aimés et servis. »
Sœur Marie Noëlie est née à Yaté, paroisse du Grand Sud de la Calédonie, fille de Myasato Thiossey, commerçant à Yate, et de Emma Kabar. Avec ses deux frères et sa sœur elle a grandi à Thio. Son unique sœur mourra très jeune, c’est pourquoi elle reste très attachée à ses deux grands frères. Au moment de la seconde guerre mondiale, la famille a connu la terrible souffrance de la séparation. En 1942, comme tous les Japonais, le Papa est expulsé et reste en détention en Australie jusqu’à la fin de la guerre. Sœur Noëlie, qui avait 14 ans à ce moment-là, restera à jamais marquée par ce départ.
Vers 1948, Noëlie part en France et commence sa formation chez les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie. Le 8 septembre 1951 elle prononce ses premiers vœux à Ste Foy-lès-Lyon. Attirée par le travail auprès des malades, elle effectue un stage à l’hôpital St Joseph à Lyon, avant de repartir pour la Calédonie, où elle commence sa mission à la Clinique Magnin en 1952. Sœur Marie Donatienne qui était avec elle à la clinique se souvient ; « Les Vietnamiens étaient très nombreux à ce moment-là sur le Territoire. Le Docteur Magnin avait fait construire un bâtiment pour accueillir leurs malades. C’est Sœur Noëlie, avec d’autres soignants, qui était responsable de cette maison. Malgré les difficultés d’organisation, elle accueillait ces malades avec joie et dévouement. Il y avait la barrière de la langue bien sûr, mais aussi une certaine discipline à faire observer. Il lui fallait aussi lutter contre les fumeurs d’opium… Elle a beaucoup aimé ce service et l’a fait avec amour. »
Le 8 septembre 1957 elle prononce ses vœux perpétuels à St Louis. En 1960, elle est nommée à St Louis, puis un retour à la Clinique Magnin. En 1964, Sœur Noëlie est envoyée à l’île des Pins pour travailler au dispensaire. Ensuite c’est Belep qui l’attend. En 1968 elle repart en France pour le Second Noviciat. A son retour elle rend service à Belep, puis Pouebo. Enfin, en 1974-76 elle connaît la mission des Nouvelles Hébrides où on a besoin d’une infirmière. De retour en Calédonie elle sert comme infirmière de nuit à la Clinique Magnin et à l’hôpital. Enfin, en 1981, elle commence son service d’infirmière auprès des malades hanséniens de Ducos. C’est là qu’elle donne vraiment tout son cœur et toute sa personne au service des malades qu’elle aime profondément. Son travail et son dévouement sont reconnus par tous les médecins et personnels administratifs. Le 22 juillet 1992 elle est décorée de la médaille du Mérite National.
Par deux fois, Sœur Noëlie a la joie d’aller au Japon, le pays de son père, en 1980 et 1994. Cela lui permet de retrouver ses racines, de renouer avec sa langue, sa culture. Ces deux voyages ont été une lumière dans sa vie smsm.
A l’âge de la retraite, elle n’abandonne pas ses frères et sœurs de la léproserie, jusqu’en 2016, date de la fermeture du Centre, elle est fidèle à visiter chaque semaine ceux qu’elle a connus et aimés. Fidèle aussi à préparer la chapelle St Thomas chaque samedi pour la célébration de la messe. Elle se tenait à l’entrée de la chapelle pour accueillir les gens et trouver une place pour chacun. Le Père Jean-Paul a encore un bon mot en sa faveur : « SœurNoëlie, tu restais toujours près de la porte de l'église pour veiller et servir, entre maintenant pleinement dans la joie de ton Père du Ciel : il prend la tenue de service pour t'accueillir ».
En 2015, sa santé lui cause bien des misères, elle doit s’arrêter et accepter de se reposer à Cana à Rivière Salée. Après plusieurs chutes et hospitalisations, Sœur Noëlie comprend que sa place est à Nazareth au Mont-Mou, elle y arrive le 1er mai 2019. Au fil des mois, sa santé se dégrade jusqu’en septembre dernier où elle fait une embolie pulmonaire. Hospitalisée à deux reprises, à chaque fois elle s’en remet et revient toute heureuse à la communauté de Nazareth où elle peut participer à la prière communautaire et aux repas. Samedi matin, le 17 octobre, après son déjeuner et sa douche, Sœur Noëlie nous a quittées, soudainement, mais paisiblement.
Que le Seigneur accueille sa fidèle servante. En nous quittant, elle nous laisse son sourire et sa simplicité faite de reconnaissance : elle ne se lassait jamais de dire merci pour les petits services qu’on lui rendait.
« J’étais malade, et vous m’avez visité…
Venez les bénis de mon Père… » nous dit Jésus.
Sœur Marie Ida smsm