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Sœur Marie Yolande BIRGENTZLE

Liste des sœurs décédées

Décédée le 24/10/2019

Sœur Marie Yolande Birgentzlé, smsm

25 juin 1928 – 24 octobre 2019

Yolande Birgentzlé nait à Sainte Croix en Plaine, près de Colmar, en Alsace, le 25 juin 1928, de Richard Albert Birgentzlé et Anne Catherine Thuet. Le 23 avril 1939, elle reçoit le sacrement de confirmation peu avant la déclaration de la seconde guerre mondiale. Bientôt, elle verra partir ses deux frères au front et devra travailler dur pour aider son père. Aucun de ses frères ne reviendra ! Aussi entretiendra-telle avec son unique sœur Aline, célibataire, des liens très forts d’affection. A 26 ans, elle entre chez les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie. Sœur Marie Ancilla se souvient de son arrivée à Sainte Foy-lès-Lyon : « une belle jeune femme, grande, joyeuse, décidée, remarquable avec ses cheveux roux ! S Marie Joël nous avait annoncé un “flamboyant” » ![1]  Sœur Marie Yolande prononce ses premiers vœux le 8 septembre 1956.

Après la profession, elle reste en France pour faire des études de catéchèse puis d’infirmière. En 1961, elle est envoyée en mission en Algérie, alors en lutte pour son indépendance. Elle débarque à Alger le 15 janvier et suit un cours de médecine tropicale. Cinq mois plus tard, elle arrive à Rivet, grand village de la Mitidja qui prendra le nom de Meftah à l’indépendance du pays en 1962, année de ses vœux perpétuels. Elle travaille au dispensaire et là, doit passer du français à l’arabe comme elle était passée de l’alsacien au français à Sainte Foy ! Bien vite, elle est nommée supérieure de la petite communauté.

Du 1er octobre 1966 au 25 mars 1967, elle fait le second noviciat. Et elle accepte de rester en France pour être la maîtresse de maison au noviciat.

Le 27 septembre 1969, S. Marie Yolande repart dans sa chère Algérie et ses amis de Meftah retrouvent leur « sœurette ». Elle est toujours responsable du dispensaire mais donne aussi des cours à l’école d’infirmiers, anime les équipes de prévention dans les douars et s’occupe de l’hygiène scolaire. La petite communauté de Meftah – trois sœurs – entretient de bonnes relations avec celle d’Hydra où les neuf sœurs travaillent à l’école primaire et au jardin d’enfants.

A la nationalisation des écoles primaires, en 1976, les sœurs d’Hydra ont dû quitter leur maison pour aller à El Biar, une autre banlieue d’Alger. Seules, deux sœurs restaient pour faire le déménagement d’une communauté qui était là depuis un quart de siècle ! Elles se souviennent avec reconnaissance de la générosité de Yolande qui venait de Meftah tous les vendredis – le jour férié dans le Maghreb – pour les aider à emballer les caisses.

En 1986, la maison de Meftah est fermée et la communauté SMSM transférée le 1er mai à Aïn Salah, une oasis du Sahara. Mgr Claude Rault, alors missionnaire à Ghardaïa, était dernièrement à Tamanrasset et se souvient :

« Pour aller à Tam je suis passé au dessus d'Ain Salah où Yolande a vécu un certain nombre d'années avec Colette, où elles faisaient un bon duo... et c'est Colette qui est partie  la première ! Aïn Salah était un peu le bout du monde... Elles habitaient dans une maison prêtée gratuitement par un ami touareg qui avait travaillé dans notre centre de Formation Professionnelle passé à l’État. Colette avait eu un poste d'infirmière et Yolande avait pris sa retraite. J'y suis allé plusieurs fois pour célébrer la messe... C'est là que j'ai connu le plus gros pic de chaleur de mon existence... 53° à l'ombre. Les Sœurs étaient bien entourées dans leur petite cité, vivant au rythme de ce quartier. Yolande tenait le coup... jusqu'à son retour en France, où elle a sûrement souffert physiquement et moralement mais ce n'était pas une personne à se plaindre ! »

Le 2 février 1997, la communauté d’AÏn Salah est fermée. S. Colette Calle ouvrira celle d’Adrar avec trois autres SMSM mais S. Marie Yolande doit quitter l’Algérie. Elle est nommée à Saint-Victoret où elle s’occupera de nos sœurs âgées. Le 1er octobre 1998, elle aura la joie d’aller à Rome pour le Symposium des Sœurs de la Pastorale de la Santé.

Cinq ans plus tard, en 2007, S. Marie Yolande part à Sainte Croix en Plaine pour aller s’occuper de sa sœur âgée et malade. Mais elle ne pourra pas accompagner Aline jusqu’au grand départ. La perte de mémoire l’oblige à revenir à Sainte Foy le 19 octobre 2012.

En mai 2013, elle va à Saint Symphorien d’Ozon, dans une Ehpad transférée en 2018 à Corbas, où les sœurs iront régulièrement la voir, surtout S. Monique Sergent et Christiane Barcelo. Là elle peut recevoir davantage de soins adaptés à sa maladie grâce au professionnalisme et aux compétences des équipes médicales qui l’entourent. Nous voulons leur dire un grand merci pour toute l’attention qu’elles ont portée quotidiennement à notre chère sœur jusqu'à ce 24 octobre où elle est décédée paisiblement.

Ses funérailles ont été célébrées mardi 29 octobre dans notre chapelle par le P. Henri Blanchard, Père Blanc, en présence des sœurs présentes à Lyon, d’une dame connue à l’Ehpad, et de voisins.Ses deux petites-cousines n’ont pas pu venir d’Alsace mais étaient en communion avec nous par un beau bouquet et une lettre émouvante lue par S. Monique Sergent. S. Christiane Barcelo a dit la prière universelle avec des références au Coran et un refrain en arabe. Nous avons confié Yolande à la grande miséricorde de Dieu. Mais n'est-elle pas déjà dans sa Lumineuse Présence ?

Tous ceux qui ont connu Sœur Marie Yolande se souviendront longtemps de son regard espiègle, de son sourire lumineux, de sa gentillesse et de sa générosité exprimée par un dévouement inlassable. Elle a aimé la Congrégation, elle était très attachée à son pays de mission, elle a vécu en vraie Missionnaire, Mariste, Religieuse. Ce peut être un modèle pour nous tous.

 « C’est bien, bonne et fidèle servante, entre dans la joie de ton Seigneur. »(Mt 25, 21)

 

Marie Claude Linossier, smsm



[1]S. M. Joël (Yvonne Mangard) était la sœur chargée de la Propagande, qui avait recruté Yolande.