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SŒUR MARY KENNY MEREDITH, smsm
27 juillet 1923 - 4 mai 2019
Gladys Una Meredith est née le 27 Juillet 1923, la dixième de onze enfants et la cinquième fille de Isabel et Richmond Meredith. Elle grandit à Otorohanga dans la Région de Waikato en Nouvelle Zélande. Pour aller à l’école catholique à Te Awamutu, elle devait marcher pour prendre le bon train autour de 7 h du matin pour être à l’école à 9 heures. Le retour à la maison se faisait aussi par le train – à 6 heures du soir pour arriver à la maison vers 8 heures.
La vie n’était pas facile dans la famille Meredith. Au moment de sa naissance, quatre des aînés avaient déjà quitté la maison pour travailler. Gladys, comme ses frères et sœurs, dut quitter l’école à 13 ans. Son premier travail fut comme vendeuse, pendant 4 ans, puis avec sa sœur aînée, elle partit pour Sydney pour rester chez leur sœur mariée. Gladys travailla à plein temps à Coles.
Quand la deuxième Guerre Mondiale commença, deux de ses frères furent engagés. Gladys rentra à la maison pour être auprès de ses parents. Mais l’appel à servir était fort, et elle rejoignit la Royale New Zealand Air Force (RNZAF) et fut formée comme opératrice Radio.
Gladys commença à 17 ans à penser à devenir missionnaire. Sur le conseil d’un prêtre, elle fit sa demande chez les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie, et entra au Noviciat à Heretaunga après avoir célébré son 22ème anniversaire. Elle entra au Noviciat le 11 Février 1946 et reçut le nom de Mary Kenny. Elle fit ses premiers voeux en 1948. En 2018 nous avons célébré ses 70 ans comme smsm, une missionnaire enthousiaste à travers sa longue vie.
Sa première mission fut à Lourdes Hospital, Killara, Sydney. Quatre ans plus tard, elle retourna en Nelle Zélande pour étudier par correspondance pendant un an avant d’être envoyée dans les îles ensoleillées de Samoa. Elle fit sa profession perpétuelle à Savalalo le 10 février 1954. Après six ans dans les écoles de quatre villages différents à Samoa dont trois comme directrice, elle revint à Auckland pour un cours de formation à l’enseignement, à 36 ans.
Le directeur de Loreto Hall Training College où la Sœur était déléguée de classe en deuxième année écrivait : “Sœur Mary Kenny est une institutrice expérimentée qui gagnera beaucoup par ses deux ans d’études des méthodes modernes ... Bien que non douée pour l’étude, elle trouve exactement ce qui doit être appris et elle l’apprend.” Munie d’un diplôme d’enseignement, elle retourna à Samoa pour enseigner dans six écoles différentes au cours des 12 années suivantes. En tout, elle enseigna presque 20 ans dans les classes de Samoa, à Savalalo, Safotu, Lotofaga, Leulumoega, Leauva’a et Moamoa.
1974 fut une année de transition : assistante pour le LTSR (Second Noviciat) à Napier et une retraite à Suva. Puis un transfert de deux ans dans la Province d’Australie – qui dura finalement quinze ans !
1975 fut l’année où Bougainville (Salomons du Nord) fut attaché à la Papouasie Nelle Guinée indépendante. Kenny disait qu’elle passa là quelques-uns des jours les plus heureux de sa vie, de 1975 à 1990. Elle enseigna d’abord l’Anglais et les maths à l’école d’infirmières de Tearouki jusqu’à ce que cette école soit réunie avec une autre parce que la Sœur smsm directrice était rappelée en Australie. On offrit alors à S. Kenny de choisir : aller enseigner ailleurs ou assurer à Kieta les communications pour le Diocèse. C’est ce que Kenny choisit : une prospective impressionnante, différente de l’enseignement, mais elle réalisa qu’elle pourrait rejoindre des milliers de personnes à travers les airs, par la radio, au lieu de juste quelques-unes dans une salle de classe.
Elle participa à un cours de communication à Port Moresby en 1976 et retourna à Kieta. Bénéficiaire d’une bourse en communication et mass media, elle alla en France et au Canada pour étudier, et retourna à Bougainville in 1981 pour organiser le Centre Diocésain de Communications.
En 1989, Kenny écrivit : “Graduellement, j’ai commencé à réaliser l’étendue du malaise politique de l’île. Quelques hommes faisaient campagne pour gouverner et préparer une coupure du contrôle de la Papouasie Nouvelle Guinée. ...” Il y avait des divisions profondes sur les suites ; certains se préparaient même à lutter pour la cause [l’indépendance].” De plus, Mère Nature n’était pas non plus en paix : le volcan était constamment en éruption, il y avait des tremblements de terre et de violents orages.
Pour de nombreuses smsm, Mary Kenny sera toujours reliée à Bougainville, son centre pour les media, et sa décision de rester pendant les années de crise. Elle quitta Bougainville à la fin de 1990, la dernière smsm à partir et contre son propre choix. On lui avait dit de retourner en Nouvelle Zélande parce que la Congrégation “considérait qu’il était trop dangereux pour elle de rester à Bougainville”. A la manière déterminée et en même temps pleine de foi de Kenny, elle indiqua au NZ Tablet dans une interview qu’elle “voudrait retourner à Bougainville mais qu’elle attendait l’approbation (des smsm) et du Gouvernement de PNG”. Elle était connue comme une vraie missionnaire qui, bien que très volontaire, fit beaucoup de manière inconnue et cachée, spécialement à Bougainville.
Comme elle aimait vraiment ce peuple et voulait continuer à travailler pour son bien, cette femme déterminée trouva des manières de l’assister depuis sa base d’Auckland. Avec l’aide de la Ligue Catholique des Femmes, de paroisses, magasins et groupes d’aide médicale, elle collectait toutes sortes de choses à envoyer à Bougainville. Réalisant que le prix de l’envoi par la poste était trop élevé, elle écrivit au Ministre des Affaires étrangères pour demander si quelque avion ou bateau partait dans cette direction. Il la référa à la RNZAF qui avait déjà organisé un vol emportant de l’aide. Parce que le champ d’aviation avait été si abîmé pendant la guerre civile, les boîtes furent passées clandestinement à travers le petit détroit qui sépare les Iles Salomon de Bougainville. Mais tout n’arriva pas à destination. Quelques habitants des Iles furent tués dans leurs canoés, transportant ces boîtes. De telles nouvelles affectèrent beaucoup Mary Kenny, mais elle n’était pas femme à renoncer facilement.
Pendant ses premières années à Auckland, la Sœur fut volontaire comme chapelain à la prison de Mount Eden, cheminant dans la foi avec les prisonniers. Cette femme de bon sens avec son humour et ses yeux expressifs pouvait être à l’aise à la fois avec les prisonniers et leurs gardiens. L’hymne Amazing grace avait un sens particulier pour elle.
Un temps en Nouvelle Zélande signifiait aussi qu’elle pouvait reprendre d’avantage contact avec sa grande famille pour qui “Tante Gladys” fut toujours une personne spéciale.
Dans le passage d’évangile lu à ses funérailles Jésus dit: “Je suis le pain de la vie”. L’Eucharistie était source de force pour Mary Kenny. A Bougainville, pendant les restrictions, elle prépara beaucoup d’hosties, avec la farine qui restait, pour la population en majorité catholique. En 1997, elle succéda à une autre SMSM pour la distribution des hosties pour les diocèses d’Auckland et Hamilton. A Whangarei, quelques années plus tard, elle fut ministre de la communion pour les résidents de plusieurs maisons de retraite.
Kenny aimait les plantes, surtout les arbres fruitiers. Comme gardienne de la maison smsm à la plage de Huia, elle allait chaque semaine, passant la journée à planter, tailler avec une tronçonneuse, creuser, redessinant le jardin... Elle avait une force et une énergie étonnante, et travaillait durement. Quand elle fut envoyée en mission à Whangarei en 2009 elle continua à s’occuper du jardin, demandant des plants d’arbres fruitiers pour cadeaux de fête. Elle participa aux activités de la paroisse, prit des cours de Maori et développa ses talents pour la peinture.
Il y a dix-huit mois environ, Mary Kenny développa un sérieux problème de santé qui demandait des transfusions sanguines. Vers la fin de 2018 elle choisit de les arrêter. En février 2019, elle partit avec son ordinateur à la Maison de soins de MacKillop à Mission Bay. Bien que s’affaiblissant progressivement, elle continua à aller à la chapelle jusqu’au samedi 4 mai. Ce soir-là, à 7.30 h. elle rendit paisiblement son dernier soupir en la présence d’une nièce et des Sœurs Marie Lamerand et Julienne Marie (en Nouvelle Zélande pour la traduction des Lettres de S. Marie de la Croix.)
La veillée de prière et les funérailles eurent lieu dans la chapelle de Ste Mary MacKillop à Mission Bay (Auckland), suivies par son enterrement au cimetière de Waikaraka, Onehunga, le 8 mai 2019. Nous gardons le souvenir de cette Sœur agréable et attentive, et nous prions qu’elle puisse se réjouir dans le Jardin de notre Dieu.
Sr Patricia Leamy, smsm