Sœur Immacolata Occorsio

Liste des sœurs décédées

Décédée le 30/09/2018

Sœur Immacolata OCCORSIO (ex Maria Rosaria)

16 avril 1931 – 30 septembre 2018

Sœur Immacolata OCCORSIO est née à Rome le 16 avril 1931 d’Angelo Occorsio et Olga Iannace. Elle est l’avant dernière d’une fratrie de cinq : trois filles et deux garçons dont Vittorio, magistrat assassiné à Rome en 1976.

Entrée au postulat le 10 juin 1953 à Bedizzole-Brescia, elle poursuit sa formation religieuse au noviciat de Sainte Foy-lès-Lyon où elle reçoit le nom de Sœur Maria Rosaria. Elle prononce ses premiers vœux le 9 mars 1955. Et après la profession, elle est envoyée en mission en Océanie où elle se met courageusement au service de l’enseignement.

De 1956 à 1958 elle est aux Nouvelles-Hébrides (Vanuatu). Ces premières années de sa vie missionnaire - d’abord à Port Vila  puis à Santo- sont restées dans la mémoire de celles qui l’ont connue. Bien qu’elle soit une femme très instruite, elle subit comme tout le monde les ambigüités de la langue, surtout pour se faire comprendre par les petits enfants qui lui sont confiés en ce temps-là. Elle est alors envoyée à Lamap pour aider au dispensaire. Son caractère de femme déterminée renforce son courage de servir avec ses talents et les limites infligées par la transition.

De 1959 à 1968, après un congé en famille, elle est transférée  en Nouvelle Calédonie,  pour enseigner successivement à Thio, La Foa et Bourail. Sa passion pour l’enseignement l’a toujours poussée à ne mettre aucune limite à l’acceptation de tout défi qui permettrait de répondre aux divers besoins de l’éducation.

C’est dans ce but que dans les années soixante-dix, elle entreprend des études  universitaires et obtient un Doctorat  ès Lettres. Mais elle ne s’arrête pas là, les besoins de la mission la conduisent jusqu’à l’Université Grégorienne à Rome où elle obtient un Doctorat en Droit Canon.

En 1974 sœur Immacolata est envoyée en mission au Sénégal.  Elle met ses dons au service des jeunes, enseignant au Collège des Pères Maristes de Hann . Son tempérament –même s’il n’est pas toujours commode pour la vie communautaire - lui permet une approche facile du monde des jeunes. Entre 1976 et 1979, elle doit se rendre à Rome de temps en temps  pour ses examens à l’Université.

Durant ses années de mission au Sénégal, sa passion pour la catéchèse et pour l’animation vocationnelle est remarquable aux yeux de tous. Bien qu’il n’y ait pas de candidates SMSM à ce moment-là, pas mal des jeunes filles qu’elle accompagne entrent dans diverses congrégations. Elle a toujours des jeunes autour d’elle et quelques-uns demandent encore de ses nouvelles.

En 1982 et 1983, elle a un temps de congé en famille,  suivi du Second Noviciat en France avant de retourner au Sénégal. Là, elle reprend ses activités au Collège de Hann.

Entre 1984 et 1987, elle est en France et à Rome pour sessions, étude et recherches.

A partir de 1988 elle reste à Rome, au service de sa mère malade, tout en travaillant au Dicastère COR UNUM.

En 1992 Madame Occorsio décède. L’année suivante, Sœur Immacolata reprend le chemin de la mission. Cette fois-ci au Rwanda, pays qu’elle n’a pas la joie de connaitre suffisamment, car les événements tragiques  de 1994 l’obligent à partir.

Cette circonstance ne lui enlève pas son enthousiasme missionnaire, c’est ainsi qu’en octobre 1995 elle rejoint la communauté d’animation missionnaire à Bari, en Italie du Sud. En 1997, à la fermeture de cette  maison, sœur Immacolata continue de vivre son charisme de Mariste, Missionnaire et Religieuse en rendant divers services à l’Eglise et à la Congrégation, en Italie et en France, à Saint-Victoret où son travail à l’Officialité du diocèse d’Aix est grandement apprécié.

En 2001, elle publie le guide pratique pour l’étude de quelques thèmes dans les quatre premiers volumes de Nos Pionnières par la Correspondance. Cet ouvrage nous aide à mieux connaître la vie et la spiritualité de nos Pionnières.

Voici le témoignage d’une SMSM qui a fait le noviciat avec elle et qui a gardé une amitié sincère avec elle : «  J’aimais son enthousiasme pour la Mission et son amour pour la Congrégation. J’admirais sa capacité de travail intellectuel et sa grande culture. Ses aptitudes, elle les a mises au service de la Mission de diverses manières. Je voudrais souligner ici l’important travail qu’elle a fait et qu’elle a présenté à l’Université Grégorienne de Rome, en 1988, sur la Figure Juridique de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de la Société de Marie. »

A partir de l’année 2007, la santé de sœur Immacolata commence à s’affaiblir petit à petit. Elle passe ses dernières années dans une grande souffrance, mêlée à une volonté  de surmonter toute difficulté qui l’empêcherait d’être autonome. Elle a toujours  un regard  attentif sur la réalité mondiale avec une préoccupation particulière pour les immigrés. Toute rencontre avec les Sénégalais qui se trouvent à Brescia est une occasion de revivre la dimension missionnaire de sa vocation. Tant que sa santé le lui permet, elle ne rate aucune de leurs célébrations liturgiques, suivie de longues conversations comme elle en est capable !

Vers la fin du mois de mars de cette année, elle ne peut plus sortir de sa chambre, il s’avère nécessaire de la transférer dans une maison de soins qui puisse mieux répondre à ses besoins. Elle est accueillie chez les sœurs « Ancelle della Carità », où elle restera pendant six mois jusqu’au 30 septembre 2018,  jour où le Seigneur vient la chercher.

Sœur Immacolata,  tu n’as plus prononcé un mot pendant les derniers mois de ta vie.  Quand tu étais en bonne santé, tu as enseigné par la proclamation. Par ta souffrance silencieuse, tu nous as enseigné à vénérer les membres souffrants du Corps que nous formons.

Que Marie, Porte du Ciel, te reçoive auprès d’elle avec nos Pionnières.

S. Marie Kampororo, smsm