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Sister Patricia Stowers

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Décédée le 12/10/2016

Soeur Patricia Stowers smsm
Née le 12 Decembre 1938
Profession : le 8 Decembre 1960
Décédéé : le 12 Octobre 2016 

smsm sisters  

  Le Prologue de nos Constitutions SMSM dit :
« Être fidèle, ce n’est pas répéter ou refaire,
C’est garder en son cœur l’élan primitif,
Comme une source quotidienne d’audace,
Pour répondre aux invitations de Dieu »     
(Prologue, p 11)        

Ces mots décrivent certainement bien de quelle manière notre chère Sœur Patricia Stowers a vécu sa vie. Elle a eu la chance d’avoir une famille affectueuse, une personnalité riche, un bon sens de l’humour, le don de nouer des amitiés avec des gens différents, des talents multiples, une bonne éducation, une conviction profonde et durable de sa vocation comme Sœur Missionnaire de la Société de Marie. Son engagement pour la missionallait bien au-delà des frontières de la langue, de la culture et de la religion. Elle se servait de tous ses dons pour maintenir vivant en elle le sens de l’audace et pour répondre aux appels de Dieu dans toute la Congrégation.

Patricia Stowers est née à Lepea, Samoa, le 12 Décembre 1938, fille ainée des dix enfants de Siaosi et d’ Eleni Stowers. Elle commence sa scolarité à St Mary’s, Savalalo, mais après avoir fait sa Première Communion, elle se rend en Nouvelle Zélande avec son grand-père paternel qui emmène avec lui trois de ses petits-enfants pour s’installer à Mt Eden. Il les fait lever tôt le matin pour aller à la Messe avec lui, et ils récitent ensemble le Chapelet à l’aller et au retour.

Patricia fréquente l’école primaire “Good Shepherd”, ensuite elle étudie à l’école des Sœurs Maristes à Mt Albert. Après avoir terminé l’école secondaire, elle travaille comme dactylographe dans le bureau de l’officier d’état civil pour l’enregistrement des naissances, décès et mariages à Auckland.
Elle était très douée comme dactylographe et pendant des nombreuses années, elle préfère employer la machine à écrire. Même une fois devenue Supérieure Générale, elle ne veut pas avoir d’ordinateur. Elle arrive tardivement dans le monde des E-mails; c'est seulement lorsqu’elle est envoyée en mission en Algérie qu’elle parvient à apprécier la facilité de communication en Internet et prend goût à visiter le site web de la famille.

Patricia entre au Postulat à Heretaunga le 15 Novembre 1957, elle est reçue novice le 30 Mai 1958 et fait Profession deux ans et demi plus tard, le 8 décembre 1960. smsm sisters Elle passe une année et demie à Auckland en faisant la cuisine et en étudiant. Ensuite, elle fait partie du personnel du Noviciat à Heretaunga, pendant quatre ans. Dans ces années à Heretaunga, Patricia crée des “liens de communion” avec les jeunes filles Samoanes qui travaillent aux alentours du Collège St Patrick et les aide à s’adapter à vivre en Nouvelle Zélande. Tout en participant aux rencontres du Tiers Ordre de Marie au Noviciat, ces “filles,” et celles originaires de Tokelau qui sont au Camp d’Immigration, récitent dans le castentièrement féminin de «Les Pirates de Penzance » mis en scène par S. Patricia et S. Marietta en 1963.

De 1966 à 1968, S. Patricia retourne à Samoa pour étudier au Collège de St Mary, à Vaimoso.  Ensuite, elle enseigne pendant trois ans à Moamoa, où elle est aussi le « coach » de l’équipe de softball. En 1973, elle enseigne à l’Ecole Primaire de St Mary, à Savalalo.  Du 1974 au 1977 elle fait des études à la Macquarie University, à Eastwood, Australie, où elle acquiertun « BA Degree » et un Diplôme en Education. L’année suivante elle retourne à Vaimoso, pour reprendre l’enseignement.

Ensuite, commence une longue période au service du leadership dans la Congrégation. S. Patricia avait déjà été nommée Conseillère Régionale à Samoa en 1970. Au retour de ses études, elle est à nouveau nommée Conseillère. En 1979, elle est nommée Régionale de Samoa, et c’est à ce titre que, la même année, elle participe au Chapitre Provincial à Auckland. L’année suivante elle est déléguée au Chapitre Générale à Rome.

Après deux mandats comme Régionale à Samoa, Patricia participe au premier Programme de Renouveau de la Famille Mariste à Fribourg, en Suisse, en 1983. L’année suivante, elle va étudier à l’Institut de Spiritualité à Chicago, aux USA; ensuite, elle est nommée Maîtresse des Novices à Heretaunga, Nouvelle Zélande.   
Patricia aimait le travail de l’accompagnement spirituel. Comme Directrice du Noviciat, elle insistait sur le fait que chaque novice doit coopérer à sa formation, avec la ferme conviction que l’Esprit Saint opère en chaque personne. Elle s’attendait à que les novices s’ouvrent au changement pour devenir les personnes que Dieu veut qu’elles soient. Patricia a toujours eu une affection particulière pour les plus jeunes Sœurs dans la Congrégation et priait pour chacune d’elles.

En 1986, elle participe au Chapitre Provincial en Nouvelle Zélande et est déléguée au Chapitre Général de 1987, où elle est élue Supérieure Générale.  Sept années plus tard, elle est réélue pour un deuxième mandat. Au terme de son premier mandant comme Supérieure Générale, Patricia manifeste son rêve d’aller en mission en Algérie. Cependant, quand elle est réélue Supérieure Générale, elle dit simplement : “Je vis de nos Constitutions » et met de côté son rêve. Elle avait la conviction que les Constitutions « … nous montrent un vrai chemin de sainteté et de participation à sa Mission »  (Const. 426) (la mission de l'Eglise)

Quand S. Patricia est élue Supérieure Générale pour la première fois, le Chapitre Général lui donne mandat d’étudier et d’intervenir sur certains aspects de la Mission tels que l’inculturation, la justice, la paix, l’intégrité de la création, le travail pour la promotion de la femme et pour une plus profonde communion entre les SMSM.            
En dialogue avec les Provinciales, des Sœurs sont envoyées dans des pays nouveaux : Kiribati, les Îles Vierges, le Madagascar, et les Îles Cook. Durant cesmêmes sept années, nos Sœurs sont évacuées de Bougainville en 1990 et du Rwanda en 1994 suite aux guerres civiles. L’engagement des SMSM pour l’œcuménisme est souligné par la nomination de S. Mary Emerentiana comme représentante du Vatican auprès du Conseil œcuménique des Églises du 1990 au 1997.

Le deuxième mandat donné à S. Patricia en tant que Supérieure Générale lui demande d’initier et d'organiser un processus d’étude de la Congrégation, qui sera réalisé à l’aide d’un consultant professionnel et qui sera à partager dans toute la Congrégation. Ce mandat prévoit aussi l’étude de la spiritualité et de l’histoire SMSM pour aider toutes les Sœurs à approfondir la compréhension de leur vocation dans l’Eglise et à promouvoir les vocations missionnaires. Plusieurs publications significatives contribuent à ces études, notamment deux livres sur Marie-Françoise Perroton, et l’édition de ses lettres ainsi que de celles de Madame de Groues et de MèreMarie de la Croix. En 1994, une nouvelle mission SMSM est ouverte en Allemagne ; de 1994 au 1998, des Sœurs sont envoyées travailler en Tanzanie dans les camps des réfugiés ; les SMSM retournent à Bougainville en 1995 et en 1996 pour travailler avec la Congrégation des Sœurs de Nazareth. C’est au même moment qu’il y a l’ouverture du Noviciat interprovincial francophone au Sénégal, et que le Noviciat Interprovincial Anglophone déménage d’Auckland à Sidney et puis encore à Auckland. 

Durant ses années à Rome, Patricia fait preuve d’amour et de fidélité à l’Eglise et au Saint Père. Elle rejoint d’autres congrégations, en leur partageant son expérience de vie communautaire interculturelle. Comme membre du Conseil des dix-huit Supérieurs majeurs de Congrégations missionnaires masculines et féminines, elle apporte la perspective du Pacifique dans leurs discussions.

Un de ses intérêts est de faire partie du comité exécutif du SEDOS, où elle est très appréciée pour son ample connaissance de la mission et pour la joie avec laquelle elle danse aux célébrations de fin d’année. Elle est heureuse de participer au Conseil Pontifical du Dialogue Interreligieux et elle se prépare en même temps à vivre elle-même le dialogue de la vie avec des peuples qui ont d’autres croyances religieuses. Elle est choisie pour être auditrice au Synode de l’Océanie convoqué par le Pape Jean Paul II et encourage ses Sœurs à bien étudier les documents du Synode des Evêques des régions où les Sœurs sont envoyées en mission. En même temps, elle travaille en étroite collaboration avec les autres Supérieurs Généraux Maristes pour créer des liens plus profonds à l’intérieur de la Famille Mariste et pour faire mieux connaître l’histoire et la façon d’entendre la spiritualité propres à chacune des quatre branches religieuses.

smsm sistersDans son message d’ouverture du Chapitre Général de 2001, S. Patricia met chaque SMSM au défi d’ « avancer en eau profonde ». Après ce chapitre, elle quitte Rome et prend une année bien méritée de vacances, visite en famille et renouveau spirituel. Ensuite, elle se lance aussi en eau profonde pour poursuivre son rêve d’être missionnaire en Algérie.

Elle passe deux ans dans la maison Jésuite de Ben Smen qui se développe comme centre de spiritualité, et où, de temps en temps, elle peut accueillir une SMSM pour un temps court de renouveau. Elle s’engage à fond dans la direction spirituelle et l’accompagnement des retraitants et, entre temps, elle apprend l’arabe et s’adapte à sa nouvelle mission. Ensuite, pendant six ans, elle fait partie de la communauté d’Adrar où elle donne des cours d’anglais.

S. Patricia croyait fermement en l’apostolat de la présence parmi les Musulmans, et que le dialogue interreligieux était une priorité pour l’Eglise du Nouveau Millénaire. Elle avait aussi la conviction que les SMSM en Algérie apportaient une contribution unique pour la promotion de la Femme et de la Famille en Algérie et que cela était bien en continuité avec la tradition de nos Pionnières en Océanie.

Elle avait noué des amitiés nouvelles avec des gens en Algérie et elle a gardé le contact avec plusieurs personnes après son retour en France. Elle a aimé la solitude de la mission, le rythme de la vie en Algérie et la chance de pouvoir aller prier dans le désert. Cependant, à ce moment-là, on lui découvre un cancer. En 2005, elle est obligée d’aller se faire opérer en France, où elle retourne plusieurs fois pour des examens de contrôle.  

Quand les SMSM quittent définitivement l’Algérie, S. Patricia accepte d’être nommée à Sainte Foy-lès-Lyon. Elle continue son service de direction spirituelle et elle a la joie de préparer plusieurs Sœurs SMSM plus jeunes aux Vœux Perpétuels. De temps en temps, elle retourne à Rome donner des cours pour les programmes de renouveau SMSM. Elle collabore également avec les Pères Maristes à l’occasion des renouveaux spirituels à La Neylière. En 2012, elle accepte la nomination comme Supérieure locale à Sainte Foy et, trois ans plus tard, la nomination comme Régionale d’Afrique-Europe. Elledevait avoir sa résidence à Brescia, en Italie. Celle-ci sera sa dernière nomination pour le leadership. Elle était consciente qu’elle ne pouvait pas voyager beaucoup, mais elle faisait confiance aux Sœurs de son Conseil qu’elle espérait pouvoir aider à se former au service de l’autorité. Cependant, face à la récidive du cancer, elle donne sa démission comme Régionale. Elle accepte la croix de la maladie comme un appel nouveau pour la Mission et une foisde plus, elle fait l’offrande de sa vie dans la paix et l’ouverture à tout ce que Dieu lui demandera. Chaque jour elle a offert sa souffrance pour la Congrégation, cherchant à suivre les nouvelles des Sœurs partout, en les gardant dans sa prière.

Dans nos Constitutions SMSM, il est écrit :
« Pour que la Congrégation s’acquitte de son mandat,
toutes les Sœurs apportent leur contribution personnelle,
non seulement par ce qu’elles font,
mais surtout en devenant peu à peu
ce qu’elles ont vocation d’être :
            joyeusement données à Dieu
            pour son Royaume,
            selon l’esprit de Marie. » (Const. 23)

S. Patricia est devenue certainement la personne qu’elle avait vocation d’être : une SMSM comblée de la joie de vivre et de la passion pour la mission de Dieu. Tous ceux et celles qui l’ontconnue se souviennent de son esprit joyeux que parfois elle exprimait spontanément pendant les célébrations à travers la danse ou, quand elle était jeune, dans une partie de tennis. Nous nous souvenons aussi de son rire communicatif et de son sens de l’humour. Nous connaissons également sa disponibilité, l’abnégation deson obéissance” (cf Prologue des Constitutions), son engagement pour l’accomplir, en donnant le meilleur d’elle-même pour la mission, ainsi que sa capacité à vivre dans la simplicité avec « la patience l’humilité, la charité, à l’exemple de Marie » (ibid). Elle était une vraie sœur pour ses Sœurs. Elle trouvait toujours le temps pour chacune et elle savait commentlui faire sentir combien elle était importante pour elle, malgré tout le travail qu’elle pouvait avoir à faire. Elle faisait confiance à ses Sœurs quand elle leur confiait des responsabilités, elle les encourageait et les soutenait sans se lasser de les solliciter ou de les corriger si nécessaire.

smsm sistersA plusieurs reprises, S. Patricia a mentionné la lumière et la clarté de la Transfiguration, en soulignant que la voix de Dieu avait été entendue comme venant de la nuée. En tant que Supérieure, ou comme directrice spirituelle, elle a eu beaucoup de respect pour les personnes dans leurs moments difficiles. Elle était solide dans la conviction que Dieu est toujours présent. Elle savait attendre avec ces personnes dans leurs ténèbres.

 Cette dernière année, c’est elle qui a dû se tenir dans l’obscurité avec ses forces qui déclinaient et la maladie qui sapait progressivement sa vie. Elle est restée confiante et sereine,  consciente pratiquement jusqu’au bout, reconnaissant les Sœurs qui venaient lui rendre visite, leur donnant un sourire quand elle ne pouvait plus dire aucun mot. Le même sourire que l’on voyait quand on lui disait que quelqu’un de sa famille ou un ami venait d’appeler.  

Elle est certainement en train de sourire avec encore plus de joie maintenant qu’elle est dans la présence de Dieu qu’elle a aimé et servi avec tant de fidélité. Peut-être est-elle en train de danser de joie, puisqu’avec Marie elle chante son éternel Magnificat.

 

S. Judith Moore, smsm