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Sister Mary Pedro (Ellen Conway)

Liste des sœurs décédées

Décédée le 04/07/2016

Sœur Mary Pedro, smsm

(Ellen Martha Conway)

29juillet 1936 – 4juillet 2016

SMSM SistersEllen Conway est née à Boston en juillet1936. C’était l’aînée des six enfants du Dr. James Conway et de Mary Campbell Conway.  Son frère, le Père Richard Conway, nous a dit qu’elle a eu le désir d’être missionnaire dès son très jeune âge. Elle a terminé ses études secondaires avant d’entrer chez les Sœurs Missionnaires Maristes à Bedford, Massachusetts, le 31juillet 1955.

Après sa profession, S. M. Pedro a été au service de la Communauté pendant plusieurs années à Framingham, Boston et Bedford : travail de bureau, sacristie et conduite automobile. Après ses vœux perpétuels, le 2 février 1964, elle a été envoyée en mission au Pérou. S. Susan Scherkenbach, qui connaît S. M. Pedro depuis plus de cinquante ans, dit d’elle :

 « Jeune Sœur Missionnaire Mariste, S. M. Pedro a dû convaincre ses supérieures qu’elle était en assez bonne santé pour aller au-delà des mers. C’était une personne qui avait l’air fragile, délicate et mystique ! Mais sous cet aspect se cachait une femme solide avec même une tendance à l’entêtement. Finalement, S. M. Pedro a été envoyée en mission au Pérou, et elle y resta pendant plus de 45 ans - plus qu’aucune autre smsm! »

Sœurs Susan et M. Pedro sont arrivées au Pérou au début de 1964 et sont allées ensemble à l’école de langue. Dans ses premières années au Pérou, S. M. Pedro enseignait l’éducation religieuse, était secrétaire de l’école à Callao et animait des groupes bibliques de femmes. Elle enseigna l’anglais à l’école Pape Jean XXIII à Lima en 1975-76. En 1977, elle débuta l’apostolat qui devait absorber sa vie et son énergie pour le reste de ses jours – la pastorale des prisons. Cette année-là, elle a commencé à aller au Centre d’éducation surveillée de garçons et peu à peu s’est impliquée dans cet apostolat dans l’immense prison de Lurigancho avec Soeurs Ana Marzolo et Theresa Pasterczyk et plus tard à Castro-Castro, où étaient détenus les prisonniers politiques.

En 1993, S. M. Pedro a été envoyée en mission à Monteria, en Colombie. Revenue au Pérou en 1997, elle y passa le reste de ses années actives jusqu'à ce que la maladie l’oblige à retourner aux USA en 2012.

Aux funérailles de S. Mary Pedro, Sœur Susan comparait sa vie et son apostolat à ceux de “Don Quichotte”, qui chante à propos d’un “Rêve Impossible” dans la pièce “L’homme de La Manche”,

« Dans ce chant : “Rêver l’Impossible”, se trouve cette ligne : “aller où les braves n’osent pas aller...” Dans son apostolat au Pérou et en Colombie, S. M. Pedro affronta souvent des situations qui n’étaient pas pour les timides. Nous avons déjà entendu des histoires de son travail dans les centres de détention pour mineurs, dans les prisons, particulièrement avec des personnes accusées de terrorisme. Elle a agi sur le plan juridique au Palais de justice de Lima pour tenter de faire avancer des dossiers de prisonniers, oubliés et abandonnés. Nous ne pourrons jamais compter les marches d’escalier qu’elle a gravies dans le grand “Palais de Justice ” à Lima - dont un président péruvien dit une fois : “un si grand Palais pour si peu de justice !”. Elle montait ces escaliers pour parler aux juges et greffiers de la Cour afin de faire avancer les causes juridiques de ses presos (prisonniers).

De même, nous ne pourrons jamais compter les rues poussiéreuses, qu’elle a parcourues pour visiter les familles des prisonniers. La seule fois que S. M. Pedro a été mise à l’honneur pour son apostolat était en décembre 1983 quand elle a fait partie d’une prise d’otages à la Prison de Lurigancho à Lima. Quelques années plus tard, S. Ana Marzolo, S. Madeleine et elle ont reçu la plus haute distinction du Pérou pour les Droits de l’Homme. Et plus récemment elle a reçu le prix Chevrus de l’Archidiocèse de Boston.

Tout son apostolat était soutenu par des heures et des heures de prière. Elle était par nature, une contemplative et croyait en l’itinéraire spirituel unique de chaque personne qu’elle servait. Elle n’a jamais abandonné personne et a vraiment cru aux miracles. El Señor de los Milagros — le Seigneur des Miracles (une image populaire péruvienne de Jésus crucifié) était souvent son recours. Et elle vénérait St. Martin de Porrès, parce qu’il aimait les petits animaux — et elle aussi !

Mais une des choses que l'on oublie souvent de mentionner au sujet de S. M. Pedro, c’est son service communautaire. Ce service inclut la charge de Supérieure Régionale du Pérou (1985-87) et à un autre moment celle de Conseillère Régionale. Elle a également accepté les services d’économe et de supérieure de la communauté. Les sœurs étaient touchées par sa grande compassion et sa capacité d’écoute.

S Pedro a parcouru le Chemin de Croix avec beaucoup de personnes au Pérou et en Colombie et elle a elle-même expérimenté, parfois, ce qui pourrait être décrit comme un désert spirituel. Cependant, nous savons tous que sa plus grande souffrance fut probablement quand elle a dû quitter son Pérou bien-aimé, après 45 ans et revenir définitivement à Boston pour raison de santé. D’une certaine façon, cela n’entrait pas dans le « Rêve Impossible ».

Néanmoins, cela faisait aussi partie du rêve, parce qu’au cours de ces quatre dernières années entre Maristhill, 62 Newton St, puis de nouveau à Maristhill et dans ses dernières semaines avec les visites de certaines de ses vieilles amies smsm du Pérou et de Colombie - à travers tout cela, S. M. Pedro a reçu les soins, le soutien et l’affection de sa famille, de ses amis et de ses sœurs smsm. Elle avait changé de rôle, maintenant c’était elle qui recevait la compassion et la miséricorde de Dieu dont elle avait été l’instrument au Pérou et en Colombie. »

Sœur Mary Pedro, en tant que mariste, se considérait comme “inconnue et cachée”. Elle a été perturbée voici quelques années, lorsque le Cardinal Sean O'Malley voulut lui offrir le prix Chevrus de l’archidiocèse de Boston, pour service exceptionnel à l’Eglise. Elle a dit qu’elle n’avait rien fait à Boston, mais certaines d'entre nous ont essayé de la convaincre qu’elle était de ce diocèse, et que c’était juste pour le Cardinal de reconnaître son service à la population du Pérou et de Colombie dans le cadre de la mission universelle de l’Eglise.

Elle s’est éteinte paisiblement dans la nuit du 4 juillet, en la fête de l’Indépendance Américaine, tandis que les feux d’artifice éclataient dans le ciel obscur. Elle aurait été étonnée de voir les messages qui sont parvenus de SMSM du monde entier, de sœurs qui ont été influencées par l’exemple de sa vie et de son apostolat. Elle a dû rire dans le ciel quand elle nous voyait nous bousculer en mettant de plus en plus de chaises pour les nombreuses personnes venues à ses funérailles – famille et  amis, SMSM et anciennes SMSM qui étaient avec elle au Pérou, sept prêtres de l’archidiocèse, dont Mgr Arthur Kennedy, évêque auxiliaire, qui ont concélébré la messe avec son frère, le père Richard Conway.

S. M. Pedro, puisses-tu reposer en paix et dans la joie du Seigneur ! Et que l’exemple de ta vie Mariste et Missionnaire – surtout ton dévouement envers les plus pauvres – demeure en nous et continue à nous inspirer.

En Marie, avec reconnaissance                    

S. Claire Rhéaume, smsm   (Supérieure Régionale)

S. Virginia Fornasa, smsm   (Secrétaire aux Communications)